C’est un sujet dont on parle peu. Ce mercredi, le collectif de chercheurs REACTAsie, soutenu par la Défenseuse des droits, Claire Hédon, rend publique une étude sociologique sur le racisme anti-asiatique. Pendant deux ans, ils ont mené des entretiens approfondis avec 32 jeunes diplômés résidant en France et originaires de l’Asie de l’Est et du Sud-Est pour comprendre les formes de discrimination vécues par ces populations exacerbées par la crise du Covid, débutée en Chine. Fait particulièrement rare : l’échantillon porte sur de jeunes cadres – plus de 80 % des interrogés ont un bac+5 –, nés en France pour la plupart, quand les études menées jusqu’à présent dans l’Hexagone s’intéressaient principalement aux classes populaires.
Les sociologues ont observé auprès des interrogés une forme de plafond de verre en raison de leur origine ethnique et sociale. Pour certains d’entre eux, dont les parents exerçaient des métiers peu valorisés (couturiers, restaurateurs), la scolarité a mis en lumière une forme de «choc de classe» qui a pu façonner leurs trajectoires dès la petite enfance. Par exemple, des enfants que l’on appelle «bol de riz» parce qu’ils sont fils de restaurateurs et qui continuent d’éprouver