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Interview

«Plus qu’avant, les jeunes Corses s’aperçoivent de leur misère sociale»

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Depuis la tentative d’assassinat d’Yvan Colonna, les manifestations se multiplient en Corse, avec un fort engagement de la jeunesse. Pour le chercheur Thierry Dominici, qui a travaillé sur les nationalismes sur l’île, les mobilisations révèlent surtout le malaise de cette génération.
Dimanche à Bastia, où des heurts ont éclaté entre de jeunes Corses et les force de l'ordre devant la préfecture, lors d'une manifestation de soutien à Yvan Colonna. (Patrick Gherdoussi /Libération)
par Line Chopin
publié le 18 mars 2022 à 7h47

En déplacement depuis mercredi en Corse et jusqu’à ce vendredi, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a assuré que ses discussions avec les élus corses engageront bien «la parole de l’Etat», en vue, notamment, d’une possible «autonomie» politique de l’île. Ce déplacement intervient après dix jours de manifestations et de heurts, consécutifs à la tentative d’assassinat en détention d’Yvan Colonna, le 2 mars. Le «berger de Cargèse» est toujours hospitalisé dans un état grave. Elément marquant de cette mobilisation : la présence d’une foule parfois très jeune. Thierry Dominici, spécialiste des nationalismes et chargé de cours en sciences politiques à l’université de Bordeaux, estime que la jeunesse corse dénonce surtout sa précarité socio-économique.

La jeunesse corse est particulièrement présente dans ces mobilisations. Comment l’expliquez-vous ?

En fait, celle-ci a toujours été particulièrement présente dans la question corse. Depuis 2014 et le processus de démilitarisation du Front de libération nationale corse (FLNC), ces jeunes occupaient la rue. Et