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A la barre

13 Novembre: «On a basculé à plusieurs reprises dans un procès d’intention»

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Procès des attentats du 13 Novembre 2015dossier
Au deuxième jour des plaidoiries de la défense, mardi, les avocats de Mohammed Amri, qui a convoyé Salah Abdeslam de Paris à Bruxelles la nuit du 13 au 14 novembre, ont dénoncé l’extrapolation faite par l’accusation des responsabilités de leur client.
Me Xavier Nogueras, l'un des avocats de Mohammed Amri, au tribunal de Paris, le 8 juin. (Cyril Zannettacci/Vu pour Libération)
publié le 15 juin 2022 à 7h51

Aux yeux de l’accusation, lorsque Mohammed Amri vient chercher Salah Abdeslam en région parisienne dans la nuit du 13 au 14 novembre 2015 pour le ramener en Belgique, il s’agit de l’«exfiltration» du dernier membre encore en vie des tueries. Aux yeux de la défense, il se joue plutôt à l’intérieur de cette voiture un «huis clos terrifiant», un «very bad trip» que son client n’avait pas anticipé avant que son ami du quartier ne lui indique dans la voiture qu’il a participé aux attentats, et que Amri, 33 ans, ne réalise ainsi «qu’à partir du moment où ils démarrent, c’est soit l’arrestation soit la mort».

Aux yeux de la loi, cet aller-retour à Paris en compagnie d’un autre jeune Molenbeekois, Hamza Attou, relève du «recel de terroriste». Mohammed Amri est également accusé d’association de malfaiteurs terroriste, et risque jusqu’à vingt ans de prison pour avoir véhiculé et louer une voiture pour les frères Abdeslam lors des préparatifs des attaques. En ce deuxième jour des plaidoiries de la défense, ses deux avocats, Negar Haeri et Xavier Nogueras, ont voulu démontrer qu’il avait agi sous l’effet de la peur dans le premier cas et en toute ignorance de cause dans le second.

«Etat de choc»

Xavier Nogueras dresse à cette fin le portrait d’un Mohammed Amri à la «vie dissolue», q