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Police

400 kilos de cocaïne disparus : les patrons de l’Office antistups de Marseille en garde à vue

Après le fiasco de l’opération «Trident» au printemps 2023, qui a abouti à la disparition dans la nature d’une cargaison de drogue sous surveillance, les deux chefs de l’antenne marseillaise de l’Ofast sont entendus ce lundi 23 juin par l’IGPN.
Les deux patrons de l’antenne marseillaise de l’Ofast ont été placés en garde à vue dans les locaux de la police des polices. (STEPHANE DE SAKUTIN/AFP)
publié le 23 juin 2025 à 12h34

Des méthodes troubles, des soupçons de corruption et 400 kilos de cocaïne envolés. Selon les informations du Parisien, confirmées par l’AFP, les deux patrons de l’antenne marseillaise de l’Office antistups (Ofast) ont été placés ce lundi 23 juin en garde à vue dans les locaux de l’IGPN, la police des polices, dans le cadre d’une information judiciaire ouverte notamment pour «importation et trafic de stupéfiants en bande organisée», «faux en écriture publique» et «atteinte à la vie privée». Avant eux, deux indicateurs et trois enquêteurs de l’Ofast de Marseille avaient déjà été mis en examen, dont deux placés en détention provisoire.

L’affaire, révélée par le Monde, remonte au printemps 2023, et à un tuyau reçu par l’Ofast concernant l’arrivée prochaine au port de Marseille d’une cargaison de cocaïne en provenance de Colombie, cachée au milieu de bananes importées. Les policiers montent alors une livraison surveillée, baptisée «opération Trident». Le but : laisser entrer la drogue plutôt que de la saisir afin de pouvoir démanteler le réseau qui la réceptionne. En l’occurrence, Mohamed Djeha, alias «Mimo», chef présumé du réseau de drogues de la Castellane.

Sauf qu’une fois les conteneurs arrivés à destination, personne ne se présente. Et le fiasco commence. «Les enquêteurs vont se fourvoyer en sollicitant leurs indicateurs dans l’espoir d’écouler les 400 kilos auprès d’autres réseaux», raconte le Parisien. Les dealers se servent en petites quantités, et peu à peu, la cargaison s’envole, sans qu’aucun réseau ne soit identifié derrière. Une affaire qui éclabousse désormais jusqu’à la hiérarchie des policiers antistups marseillais.