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Protestation

Occupation du lycée Hélène-Boucher à Paris en soutien à Gaza : la garde à vue de 48 élèves levée

Des lycéens ont brièvement bloqué jeudi un établissement parisien pour dénoncer «le génocide à Gaza». Leur interpellation rapide et leur placement en garde à vue avaient généré un mouvement de solidarité de la part des syndicats des personnels et des lycéens. Ils ont finalement été libérés ce vendredi.
Une pile de poubelles devant le lycée Hélène Boucher, le 19 janvier 2024. (Raphael Kessler /Hans Lucas. AFP)
publié le 7 juin 2024 à 12h50
(mis à jour le 7 juin 2024 à 22h02)

Le lycée parisien Hélène Boucher a été brièvement occupé jeudi 6 juin par «une cinquantaine de personnes», d’après une source policière auprès de Libération, pour dénoncer «le génocide en cours à Gaza», selon un communiqué du Mouvement d’Action des Lycées Autonomes (Mala). Le rectorat a fait état de 48 interpellations, précisant qu’«un constat d’éventuels dégâts a été fait, suivi d’un dépôt de plainte» et qu’il s’agissait d’élèves «provenant d’une dizaine de lycées parisiens différents». Ce vendredi soir, le parquet de Paris a précisé à l’AFP que «toutes les gardes à vue (avaient) été levées» et que les investigations se poursuivaient.

Les faits avaient débuté jeudi à 18 h 30. Un petit groupe de lycéens, selon le Mala et Sud-Education, pénètre dans l’établissement situé dans le XXe arrondissement de la capitale. «Ils ont dégradé les deux premiers étages de l’établissement et deux agents de sécurités ont été victimes de violence», affirme la police. Les manifestants, eux, se disent «pacifiques et venu.e.s dans la bonne humeur». Ils dénoncent l’arrivée «en moins d’une heure» d’un «dispositif policier jamais vu auparavant pour une occupation, lycéenne ou étudiante».

«Des jeunes qui luttent pour une cause juste»

Les jeunes se barricadent alors dans une salle de classe en utilisant le mobilier scolaire. La police les déloge immédiatement et, à 20 h 30, selon le Mala, les derniers lycéens sortent menottés. Les sections syndicales de la cité scolaire Voltaire, dans le XIe arrondissement, affirment que les bloqueurs étaient des élèves de différents lycées parisiens - dont Voltaire et Boucher - et dénoncent une répression qui «s’abat sur des jeunes qui luttent pour une cause juste». Selon une source policière, le proviseur de l’établissement et les agents de sécurité devraient porter plainte suite à ces événements.

Dès «huit heures, une quarantaine d’individus étaient regroupés devant l’établissement», selon la même source policière, pour exiger la libération des jeunes arrêtés, selon la CGT Educ’Action Paris. La situation de chacun des 48 interpellés reste floue. «Nous n’avons évidemment pas encore eu les comptes rendus individuels sur chaque situation, nous en saurons plus judiciairement en fin de journée», expliquait alors le parquet de Paris. La députée de Paris LFI était présente ce vendredi devant l’établissement. «Élus, parents d’élèves, syndicalistes, lycéens, associatifs, nous sommes devant le lycée Hélène Boucher en solidarité, pour exiger la libération des lycéens et l’abandon de toute poursuite. Cette escalade de la répression est une atteinte à nos libertés inacceptable !», écrit-elle sur X.

La CGT Educ’Action Paris soutient les lycéens et demande l’absence de suites judiciaires et disciplinaires à l’encontre des bloqueurs. Selon nos informations, des conseils de discipline sont d’ores et déjà envisagés contre certains bloqueurs identifiés. Le syndicat Sud Education Paris parle d’une «répression forcenée». Des nouveaux appels ont été lancés pour des manifestations de soutien, en fin de journée, devant les différents commissariats dans lesquels les jeunes ont été amenés. Ils ont finalement tous été libérés.

Mise à jour : à 22 h 01 avec la levée de la garde à vue des 48 lycéens.