«Nous sommes ouverts au dialogue», lance Pierre-Paul Zalio, président du Campus Condorcet, à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis). Accompagné de Romain Huret, président de l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS) et de cinq membres de la direction, le sociologue fait face à plusieurs dizaines de manifestants, pour la majorité étudiants à l’EHESS, rassemblés dans une salle du campus et déterminés à faire entendre leurs revendications.
Une trentaine de minutes plus tôt, ce mardi, des slogans comme «A bas la police ! A bas la présidence !» résonnent dans le campus, sous le regard impassible de la vingtaine de policiers dispersés aux alentours. Tandis qu’une partie des manifestants tapent fermement des mains et scandent «Libérez nos camarades», d’autres ont forcé l’entrée du bureau d’un des présidents, afin de lui demander à la fois des explications, mais aussi son aide. «Qu’il respecte ses étudiants, et qu’il descende de son château fort !» a lancé une voix, avant d’être recouverte par des cris de soutien. Sous la pression, la direction a fini par accepter d’entamer une discussion, non sans se faire huer.
Officiellement «contre la présence de la police sur le campus», les participants revendiquent en premier lieu la fin de la garde à vue de 29 étudiants détenus depuis la veille au soir, à l’issue d’une mobilisation contre la réforme des retraites. «Nous sommes dans un contexte particulier, avec la réforme de la retraite, la