Comment s’évader en toute tranquilité, sans même avoir envisagé de le faire. Un détenu de 25 ans, condamné en novembre pour coups mortels, a été libéré mercredi 30 avril par erreur à la place d’un autre prisonnier au patronyme presque similaire, a fait savoir vendredi soir le parquet de Bordeaux, confirmant une information du journal Sud Ouest.
Ce détenu, qui devait purger «une peine de dix ans d’emprisonnement pour des faits de vol avec violences ayant entraîné la mort» – un coup de feu accidentel dans une affaire de trafic de cocaïne datant de 2019, selon le quotidien bordelais –, a été «indûment libéré par le centre pénitentiaire de Bordeaux-Gradignan, en lieu et place d’un individu dont le nom était très proche», explique le procureur de la République de Bordeaux, Renaud Gaudeul, dans un communiqué.
D’après RMC et BFM TV, les noms des deux détenus ne diffèrent que d’une lettre, un d pour l’un, un k pour l’autre. L’homme au k a vu arriver les surveillants pénitentiaires dans sa cellule et lui signifier sa libération et son assignation à résidence. Pas fou, il a confirmé son identité, puis s’est volatilisé dans la nature.
Mandat d’arrêt européen
Une enquête judiciaire a été ouverte et confiée à la Division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS) pour déterminer les circonstances de sa libération et retrouver le détenu. Un mandat de recherche est émis depuis mercredi soir, de même qu’un mandat d’arrêt européen. «Les faits pour lesquels le détenu libéré a été condamné étaient d’une évidente gravité. Il n’est toutefois pas identifié comme faisant partie du haut du spectre de la criminalité organisée», oserve le procureur, précisant que les recherches pour le retrouver «se poursuivent très activement».
Interrogé lors d’un point presse durant un déplacement au centre de rétention administrative de Metz vendredi, le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a déclaré avoir «été saisi de ce cas, qui concerne aussi le ministre de la Justice» : «Les moyens, nous les avons mis. J’espère que cette erreur sera réparée le plus rapidement possible», a-t-il ajouté.
Quant à l’homme au d, l’histoire ne disait pas vendredi soir s’il avait effectivement été libéré.