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Justice

A Chartres, un ancien référent d’Anticor condamné pour chantage

Représentant local de l’association anticorruption, Jocelyn Corron avait tenté de faire chanter deux personnalités locales en affirmant détenir des informations sensibles à leur sujet.
La cérémonie de remise des prix éthiques et des casseroles par l'association Anticor, à Paris le 26 janvier 2018. (Simon Lambert/Divergence)
publié le 17 octobre 2024 à 9h50

Un ancien délégué référent départemental d’Anticor en Eure-et-Loir, Jocelyn Corron, a été condamné lundi 7 octobre pour chantage à dix mois de prison avec sursis avec interdiction de représenter l’association de lutte anticorruption pendant cinq ans. L’homme de 70 ans a depuis interjeté appel. Le parquet avait requis contre lui douze mois de prison avec sursis, avec un stage de citoyenneté pour lui «rappeler les bases».

Fin avril 2022, le référent, qui a passé dix ans à Anticor, et tenu longtemps un blog d’informations confidentiel appelé «Média Chartres» (et sous-titré : «Des faits, des vérités»), avait tenté de faire chanter le directeur de cabinet du maire de Chartres, Foulques de Ledinghen, ainsi qu’un élu du secteur, le maire de Lèves, Rémi Martial. Lors d’une discussion avec Foulques de Ledinghen à la terrasse d’un troquet, Corron avait affirmé avoir «dans un coffre-fort numérique, des documents ultrasensibles» sur le maire de Chartres. Il avait demandé, en l’échange de son silence, des avantages en nature, évoquant un «véhicule» et un logement social dans la basse ville, ainsi que des vêtements. Au cours de cette même discussion, l’homme avait ajouté : «Ce n’est pas une espèce de chantage, c’est une question de logique.»

Après la plainte de Foulques de Ledinghen, Jocelyn Corron avait affirmé auprès de Libération que l’affaire avait été fabriquée de toutes pièces «par le logiciel ChatGPT». Il avait été exclu par Anticor dans la foulée.