Joan Baez et Bob Dylan, Fidel Castro et Che Guevara, Adam et Eve, le Petit Prince et le renard… Tout l’été, Libé vous raconte la magie des premiers instants. Pour le meilleur ou pour le pire.
Daniel est un vrai lad, comme on dit à Dublin. Un bonhomme, tout juste entré dans la quarantaine, trapu, dégarni, des goûts simples – les casquettes plates à la Peaky Blinders, la boxe et les blondes platine. Ce 15 juillet 2017 est un grand jour, il en a une à son bras, Caoimhe Robinson. Une fille élancée, le sourcil circonflexe, qui a poussé au pied des HLM de la capitale irlandaise et qui, dans quelques heures, sera sa femme. Alors, sans doute, ne porte-t-il pas de casquette ce jour-là. On suppute, le lecteur comprendra vite pourquoi. C’est qu’il n’existe aucune photo du mariage, et que la cérémonie n’a pas lieu sous l’imposante coupole du City Hall de Dublin mais dans l’un des endroits les plus exclusifs du monde, la salle de bal du Burj al-Arab de Dubaï, démentiel hôtel-monde en forme de voile gonflée à bloc (la magie des pétrodollars), plus haut que la tour Eiffel, avec ses chambres «sept étoiles» qui dégueulent d’or et de climatisation glacée. Là où tout, absolument tout, s’achète – y compris un mariage à huis clos avec serveurs en queue-de-pie. Drôle d’endroit pour une rencontre ? Pas tant que ça pour la faune attendue : des gangsters, des