Ceux de Pablo-Picasso sont là, comme ceux du Vieux-Pont, de la Boule, ou du Chemin-de- l’île. Ce samedi 29 juin, toutes les cités de Nanterre (Hauts-de-Seine) sont représentées derrière la grande banderole noire et blanche où l’on peut lire «Justice pour Nahel et pour les autres», déployée sur l’esplanade Charles-de-Gaulle. Chacun est venu témoigner de sa «solidarité» avec Mounia Merzouk, mère dévastée de l’adolescent tué il y a un an, le 27 juin 2023, par un tir policier à bout portant, au terme d’une course-poursuite engagée pour refus d’obtempérer. Malgré le contexte politique lourd, malgré la peur.
Maïssan n’en dort plus depuis plusieurs jours. Cette marche silencieuse en mémoire de son cousin, la jeune femme, en tee-shirt blanc floqué «Justice pour Nahel» et pantalon de survêtement, la soutient de tout son être, «incapable de passer à autre chose tant que justice ne sera pas faite» (1). Mais elle sent bien que le «climat est tendu». «C’est normal Nahel, c’était un enfant du quartier, un rayon de soleil, tout le monde l’aimait», dit-elle, avant de concéder : «Et puis il y a tout le reste.» En cette veille de premier tour des législatives, la possible déferlante Rassemblement national met les nerfs à fleur