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Libération

A la suite du viol présumé de leur fille, ils attaquent l’Etat pour faute lourde

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Le suspect avait été libéré de détention cinq mois avant l’agression en raison de l’épidémie de Covid-19, comme le prévoyait une ordonnance prise par la garde des Sceaux de l’époque, Nicole Belloubet. Le motif de son incarcération l’excluait pourtant du dispositif de remise en liberté.
Une ordonnance prise en mars 2020, au début de la crise du Covid-19, par la garde des Sceaux de l’époque, Nicole Belloubet, a entraîné la libération anticipée de plus de 12 000 détenus, et parmi eux l'agresseur présumé. (David Nivière/ABACA)
par Maïté Darnault, correspondante à Lyon
publié le 13 avril 2021 à 19h12

Anne-Lise n’est pas son vrai prénom mais c’est ainsi que ses parents, Patrice et Delphine, ont décidé de l’appeler pour dénoncer le «calvaire» de leur fille mineure, victime d’un viol présumé et de menaces de mort, et ce qu’ils considèrent comme un «véritable scandale» judiciaire. Le couple résidant dans le Nord-Isère a donné ce mardi une conférence de presse à Lyon, au côté de leur avocat, Maître Fabien Rajon, qui s’apprête à déposer auprès du tribunal judiciaire de Paris, un recours à l’encontre de l’Etat pour faute lourde.

Le 24 octobre 2020, Anne-Lise est en vacances scolaires et le pays ne sera reconfiné que quelques jours plus tard. La jeune fille se retrouve dans un appartement en présence de plusieurs personnes, dont un homme, la trentaine, «qu’elle a peut-être déjà rencontré une fois», indique son père, mais «avec qui elle n’a pas de relation particulière», souligne Me Rajon, précisant qu’«il ne s’agit pas d’un contexte festif». «Impressionnant par son physique», détaille l’avocat, l’agresseur présumé «va la contraindre à rester dans les lieux, l’isoler, la droguer et l’inciter à boire, il va lui être très difficile de s’échapper». Anne-Lise aurait alors été violée et menacée de mort, avant de parvenir à rentrer chez elle. Et se confie immédiatement à ses parents : «Nous avons porté plainte tout de suite, elle a été très courageuse», témoigne son père, «marqué, fatigué et en colère» face à «la violence