Il est 11h30 ce 6 octobre 2014 quand, à Nanterre, au siège de l’Office central de lutte contre les infractions financières et fiscales (OCLCIFF), le service de police judiciaire chargé des affaires complexes de corruption, de fraude fiscale ou de probité politique, un brigadier-chef dresse un procès-verbal. C’est le feuillet 62 d’un dossier encore secret, une enquête préliminaire sur laquelle le Parquet national financier (PNF) a demandé toute la discrétion possible et imaginable, comme d’ailleurs la loi l’y oblige.
Il s’agit de tenter de retrouver l’auteur d’une fuite qui a, c’est sa thèse, prévenu Nicolas Sarkozy et son avocat, Thierry Herzog, qu’ils étaient sur écoute dans l’affaire dite Bismuth, dans laquelle l’ancien président est soupçonné d’avoir monnayé auprès d’un haut magistrat des informations contre un poste à Monaco. Ce dossier, également ouvert en 2014 par le PNF, a depuis entraîné sa condamnation en appel à trois ans de prison, dont un an ferme, pour «trafic d’influence» et «corruption» – un pourvoi en cassation est en cours.
Lors de cette investigation, les magistrats du PNF cherchent l’aute