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Libération
A la barre

A l’ouverture du procès des assistants fictifs du RN, Marine Le Pen affiche sa «sérénité»

Ce lundi 30 septembre, à l’ouverture du procès du Rassemblement national et de plusieurs de ses membres, dont Marine Le Pen, soupçonnés d’avoir détourné des fonds du Parlement européen pour payer des salariés du parti, la leader d’extrême droite a ressassé ses éléments de langage.
Marine Le Pen à Paris, lors de l'ouverture du procès des assistants fictifs du RN, le 30 septembre. (Denis Allard/Libération)
publié le 30 septembre 2024 à 18h54

Il y avait foule ce lundi 30 septembre après-midi au tribunal correctionnel de Paris à l’ouverture du procès des assistants parlementaires fictifs du RN. D’abord les journalistes, venus en nombre assister à l’arrivée de Marine Le Pen, principale prévenue dans cette affaire : l’ancienne candidate à la présidentielle a répété ses éléments de langage habituels en arrivant devant la salle d’audience, la mine plutôt sombre. «J’aborde ce procès avec beaucoup de sérénité, nous avons beaucoup d’arguments à développer pour défendre ce qui m’apparaît la liberté parlementaire en cause dans cette affaire, je ne suis pas mécontente qu’on ait le temps de les développer. Nous allons démontrer que nous n’avons violé aucune règle politique et aucune règle réglementaire, en quelque sorte, du Parlement européen. Nos arguments sont sérieux et solides.»

Depuis le début de l’affaire des assistants RN, les cadres du parti répètent la même chose : selon l’article 2 du règlement intérieur du Parlement européen, «les députés exercent leur mandat de façon libre et indépendante», et considèrent qu’ils avaient toute liberté de décider des tâches à confier à leurs assistants. Dans le cas de ces collaborateurs de l’ex-FN : travailler pour le parti d’extrême droite tout en étant payés par l’Europe, ce qui – c’est oublié par Marine Le Pen – permettait de soulager les finances en berne de son mouvement.

La plupart des prévenus étaient présents, sauf Jean-Marie Le Pen et Jean-François Jalkh. Excusés pour raison de santé, ils ne seront pas entendus à ce procès. Le fondateur du FN a tout de même fait parler de lui en apparaissant dans une vidéo tournée samedi, et publiée sur les réseaux sociaux ce lundi, en train de chanter chez lui avec un groupe néonazi. Au tribunal, Marine Le Pen s’est assise au premier rang, entourée à sa gauche de son ancienne directrice de cabinet devenue députée européenne, Catherine Griset, rémunérée pendant des années par des fonds européens comme assistante parlementaire accréditée à Bruxelles, où elle n’a presque pas mis un orteil. A la droite de Marine Le Pen : Nicolas Crochet, le tiers payant historique des députés FN, que l’ex-présidente du parti d’extrême droite a installé à son poste dès son arrivée à la tête du mouvement. Dans ce dossier, il est soupçonné d’avoir été au cœur du système de gestion des enveloppes de frais d’assistance parlementaire, en rédigeant les contrats et en demandant à Bruxelles la prise en charge financière des salaires, permettant ainsi le détournement de fonds publics au bénéfice du RN. Arrivée à 13 h 20 dans la salle d’audience, Marine Le Pen a été appelée à la barre comme tous les présents. Elle a promis de «répondre à l’intégralité des questions» qui lui seront posées. Elle devrait être entendue à partir du 14 octobre, dans un procès qui va durer deux mois.