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Insécurité

A Mayotte, après l’opération «Wuambushu», une vague de violences inédite

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Au cours des deux dernières semaines, les rixes entre bandes et agressions envers la population sont devenues récurrentes dans le plus jeune et plus pauvre département français. Au sein de la population, le ras-le-bol grandit.
Un policier patrouille dans le bidonville de Mavadzani, à Koungou (nord-est de Grande-Terre) le 8 décembre 2023. (Miguel Medina/AFP)
publié le 24 décembre 2023 à 10h20

La rencontre, dimanche 17 décembre, entre le FCO de Tsingoni et les Diables noirs de Combani était, sur le papier, anodine. Un match amateur comme il y en a des dizaines chaque week-end, entre le 3e et le 11e de la quatrième division régionale de foot de Mayotte. Si sur le terrain le duel entre les deux villes voisines s’est déroulé sans accroc (remporté 1-0 par Tsingoni), la rencontre a viré au drame en tribunes après le coup de sifflet final. Alors que les supporteurs des deux équipes en venaient aux mains, Houssein, un ado de 17 ans, «a reçu un parpaing en pleine tête», rapporte Mayotte la 1ère. Il est décédé deux jours plus tard à l’hôpital.

En l’espace d’une dizaine de jours, Houssein est la troisième personne à perdre la vie lors d’affrontements à Mayotte. Le 16 décembre, un jeune homme de 21 ans a été poignardé lors d’une violente bagarre entre deux groupes. Une semaine plus tôt, un adolescent avait été tué par balle – une première à Mayotte –, là aussi lors d’une rixe entre bandes rivales. Les blessés, eux, se comptent par dizaines, parfois avec de graves séquelles.

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