Scène d’horreur le jour de Noël. Les corps sans vie de cinq personnes ont été découverts dans un appartement à Meaux (Seine-et-Marne) lundi 25 décembre au soir et une enquête pour homicides volontaires a été ouverte. Les cadavres sont ceux d’une mère de famille et de ses enfants, âgés de 9 mois, 4, 7 et 10 ans. Pas présent au moment de la découverte, le père a été arrêté ce matin à Sevran (Seine-Saint-Denis), au domicile de son père, selon RMC.
«Vers 21 heures, étaient découverts dans un appartement situé à Meaux, après que l’alerte avait été donnée par des proches s’inquiétant de l’absence de réponse des occupants des lieux, les cadavres de cinq personnes», a relaté le procureur de la République de Meaux, Jean-Baptiste Bladier, dans un communiqué de presse. D’après BFMTV, ce sont des voisins qui devaient passer le réveillon de Noël avec la famille qui ont donné l’alerte. Après être allés toquer à la porte le 24 au soir, ils se seraient entendus répondre que «tout le monde dort» par le père de famille. Le lendemain, ils ont été inquiétés par des traces de sang dans les parties communes et ont prévenu la police.
«Le 25 décembre 2023, peu avant 21 heures, des amis, des proches, des membres du voisinage de la famille victime se sont manifestés auprès des services de police, s’inquiétant des absences de réponse des intéressés alors que les requérants frappaient à la porte de leur domicile. Et que ces mêmes requérants avaient constatés sur le palier devant la porte de l’appartement, la présence de traces de sang en petite quantité», a détaillé le procureur de la république de Meaux au cours d’une conférence de presse organisée ce mardi 26 décembre. «Les fonctionnaires de la BAC parvenaient à forcer les volets et à pénétrer dans l’appartement par une fenêtre, celle de la chambre conjugale. Ils découvraient ce qui constituait à l’évidence une scène de crime d’une très grande violence (...) Cinq cadavres étaient découverts sur place. Tout d’abord celui de la mère de famille, une dame née en avril 1988 en Haïti. Ensuite, celui de quatre jeunes enfants. Une fillette née en 2013, âgée de 10 ans. Une seconde fillette née en 2016 et âgée de 7 ans. Un petit garçon né en 2019, âgée de 4 ans et enfin un garçon né en mars 2023 et qui aurait eu 9 mois hier», a-t-il ajouté.
Enquête pour «homicides volontaires avec préméditation»
«L’appartement ne présentait aucune trace d’effraction et le père de la famille était absent», précisait un premier communiqué du parquet, qui indiquait que «ce dernier recherché par les services de police.» Cet homme âgé de 33 ans a finalement été arrêté chez son père ce mardi matin. BFMTV rapporte que l’homme est décrit par plusieurs voisins comme «fragile psychologiquement». L’homme était déjà connu pour des faits de violences intrafamiliales et troubles psychiatriques, a indiqué une autre source policière. Selon RMC, l’homme, sans emploi, serait sous traitement et aurait déjà agressé son épouse avec un couteau en 2019. Mais la procédure avait été classée après que l’enquête a conclu à l’abolition de son discernement et donc à son irresponsabilité pénale.
D’après une source proche du dossier, la mère âgée de 35 ans et ses enfants ont été tués à l’arme blanche. L’enquête ouverte pour «homicides volontaires avec préméditation» a été confiée à la direction régionale de police judiciaire de Versailles.
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L’actualité récente a été marquée par deux triples infanticides perpétrés par des pères, en région parisienne. Fin novembre, un homme de 41 ans, déjà condamné pour des violences familiales, s’était rendu dans un commissariat pour avouer le meurtre de ses trois filles âgées de 4 à 11 ans à Alfortville (Val-de-Marne). Il avait notamment évoqué un contexte conflictuel avec son ex-conjointe au sujet de la garde des enfants.
Un féminicide tous les trois jours en France
Un mois plus tôt, en octobre, un gendarme avait tué ses trois filles avant de se donner la mort, à son domicile de Vémars dans le Val-d’Oise. Les faits avaient également eu lieu «dans un contexte familial compliqué», d’après le parquet de Pontoise.
En moyenne, un féminicide survient tous les trois jours en France : 118 femmes ont été tuées en 2022 par leur conjoint ou leur ex-conjoint. Ces drames interviennent souvent dans un contexte de rupture. Au total, 244 300 victimes de violences conjugales, en grande majorité des femmes, ont été recensées par les forces de l’ordre, une hausse de 15 % par rapport à 2021, interprétée par les associations comme le signe d’une meilleure prise en compte de leur parole.
Mise à jour : à 11 h 21 avec les éléments de la conférence de presse du procureur de la République de Meaux.