Menu
Libération
Restrictions

A Nice, le couvre-feu pour les mineurs voulu par Estrosi entre en vigueur

Un arrêté exigeant que tous les moins de 13 ans soient chez eux de 23 heures à 6 heures entre en vigueur ce mercredi 1er mai, pour lutter contre la délinquance. Une mesure voulue par le maire de la ville Christian Estrosi mais dénoncée par l’opposition.
Christian Estrosi le 22 avril 2024. (Xavier Duvot/Hans Lucas. AFP)
publié le 1er mai 2024 à 19h36

C’est officiel : à Nice, les moins de 13 ans devront rester chez eux la nuit. Un arrêté imposant un tel couvre-feu entre en vigueur ce mercredi 1er mai, sur l’exemple d’autres municipalités ayant pris ce type de mesures au nom de la lutte contre la délinquance. L’arrêté concernant la ville de Nice s’impose de 23 heures à 6 heures du matin, «sur la période estivale et sur l’ensemble des points d’attroupement de toute la ville», a précisé le maire de Nice Christian Estrosi (Horizons) dans un communiqué.

«Le fait qu’un enfant de moins de 13 ans soit chez ses parents la nuit ne devrait pas être le fruit de la volonté d’un maire. Ça devrait être le fait du bon sens des parents et de la loi. Comme le bon sens et la responsabilité des parents font parfois défaut et que la loi n’a pas le courage de s’en saisir, je prends mes responsabilités», avait expliqué Christian Estrosi la semaine dernière en annonçant la mesure.

«Politique de façade»

Selon les informations de Nice-Matin, la ville de Nice assure que le couvre-feu est bien entré en vigueur mais qu’elle «n’est pas en mesure de fournir le document à la presse». Il n’y a donc pas de précision sur les modalités et les quartiers concernés. Ce couvre-feu «relève davantage de la politique de façade», avait rétorqué de son côté l’élue d’opposition (Ecologiste), Juliette Chesnel-Le Roux, reprochant à Christian Estrosi «le rabotage des budgets école et logement». Un tel couvre-feu avait déjà été institué à Nice à partir de 2009 mais avait été abandonné lors de l’épidémie de Covid en 2020.

Non loin, à Cagnes-sur-Mer, un couvre-feu similaire est en vigueur depuis 2004. Une interdiction qui, selon la municipalité, fait «partie d’une politique globale» incluant d’autres mesures pour la jeunesse. Les villes de Béziers (Hérault), dirigée par Robert Ménard, proche de l’extrême droite, et des Pennes-Mirabeau (Bouches-du-Rhône) ont adopté une mesure similaire la semaine dernière. Un couvre-feu pour les mineurs est aussi en vigueur à Pointe-à-Pitre, en Guadeloupe, pour une durée d’un mois «renouvelable».

La thématique de la violence des jeunes s’est récemment imposée dans le débat public en France à la suite de plusieurs faits divers et le gouvernement multiplie les annonces de fermeté sur ce thème à quelques semaines des élections européennes.