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Braquage digne d’un film à Paray-le-Monial: un trésor national d’orfèvrerie volé

Une pièce de joaillerie, «Via Vitae» de l’orfèvre parisien Joseph Chaumet, estimée à plusieurs millions d’euros, a été volée jeudi 21 novembre lors d’une attaque à main armée dans un musée d’art sacré de Saône-et-Loire. L’œuvre est classée trésor national par le ministère de la Culture et est estimée à plusieurs millions d’euros.
«Via Vitae» exposée au musée de Paray-le-Monial. (Patrick Forget/SAGAPHOTO. Saif images)
publié le 22 novembre 2024 à 11h40

Un braquage manifestement très préparé et un trésor national endommagé et dans la nature. Une pièce de joaillerie estimée à plusieurs millions d’euros a été volée jeudi 21 novembre lors d’une attaque à main armée dans un musée d’art sacré de Paray-le-Monial (Saône-et-Loire). Les malfaiteurs se sont emparés de Via Vitae (1904) de l’orfèvre parisien Joseph Chaumet, une œuvre classée trésor national par le ministère de la Culture. Elle est estimée entre 5 et 7 millions d’euros, selon Jean-Marc Nesme, le maire de la commune, qui déplore «une grande perte pour Paray-le-Monial et pour le patrimoine national».

Les braqueurs sont arrivés à moto aux alentours de 16 heures au musée du Hiéron et trois d’entre eux se sont introduits, casqués, dans l’établissement ouvert au public, le quatrième faisant le guet à l’extérieur, indique le maire, confirmant une information du Journal de Saône-et-Loire. Après avoir tiré des coups de feu, ils se sont dirigés vers la pièce maîtresse du musée, une œuvre imposante comportant 138 personnages, statuettes d’or et d’ivoire, qui retrace la vie de Jésus à travers neuf scènes. Elles se déploient sur une montagne de marbre de 2 mètres de haut, entourée d’albâtre figurant les flots. Le tout est surmonté de deux figures féminines allégoriques tenant une hostie sertie de diamants et de rubis.

Des clous sur la chaussée pour retarder les gendarmes

Les braqueurs ont dérobé ses statuettes chryséléphantines, ainsi que des décorations en émeraude, après avoir scié à l’aide d’une tronçonneuse les vitres blindées qui protégeaient l’œuvre de près de trois mètres de haut. Ils ont également scié une partie de son socle en marbre. Les braqueurs se sont enfuis à moto en jetant des clous sur la chaussée, neutralisant ainsi deux véhicules de gendarmerie qui étaient à leurs trousses, signe que l’opération était préparée, a indiqué la gendarmerie.

Une vingtaine de visiteurs étaient présents au rez-de-chaussée du musée au moment du braquage, ainsi que son personnel, désormais «traumatisé», relate le maire. Ils sont parvenus à s’échapper et à se réfugier pour certains dans une maison voisine. Le musée du Hiéron est l’un des plus anciens musées d’art sacré français. Il a déjà été victime d’un cambriolage en 2017, où deux couronnes de Romay de l’orfèvre Paul Brunet avaient été dérobées, ainsi que d’une tentative de cambriolage en septembre 2022.

Déjà un musée braqué cette semaine, à Paris

Mercredi, un autre musée a fait l’objet d’une attaque à main armée, à Paris cette fois. Quatre braqueurs se sont introduits au musée Cognacq-Jay, en présence de visiteurs, pour s’emparer de cinq boîtes et tabatières de collection en brisant à coups de hache et de battes de baseball la vitrine qui les renfermait. Les objets volés avaient été prêtés au musée pour l’exposition «Luxe en poche». Le préjudice est en cours d’estimation.

Deux des œuvres dérobées au musée Cognacq-Jay appartiennent au musée du Louvre. «Considérant la valeur historique et le caractère précieux de ces pièces», le Louvre a expliqué souhaiter «faciliter l’identification rapide de ces deux objets d’art dans le cadre des investigations en cours afin, notamment, de rendre difficile leur recel».