Un homme a été interpellé par la police dans le XVIe arrondissement de Paris dans le cadre d’une opération policière autour du consulat d’Iran, ce vendredi 19 avril, selon Le Parisien. «L’individu est sorti et est en cours de contrôle par la BRI», a indiqué à Libération la préfecture de police, peu avant 15 heures. Un périmètre de sécurité avait été mis en place après qu’«un témoin a [vait] aperçu un homme y entrant porteur d’une grenade ou d’un gilet explosif» vers 11 heures, avait annoncé la préfecture de police un peu plus tôt. Finalement «la levée de doute concernant le consulat et le véhicule de l’homme interpellé a été terminée», a annoncé la préfecture de police peu avant 16 heures.
Aucun explosif n’a été retrouvé «ni dans les locaux du consulat, ni dans le véhicule» du suspect, a annoncé la Préfecture de police de Paris (PP) après l’intervention de la Brigade de recherche et d’intervention (BRI), une unité d’élite de la police. Selon une source policière, l’homme était porteur d’un gilet avec de grandes poches contenant trois grenades offensives factices. Le parquet de Paris a également affirmé qu’«aucune matière explosive» n’avait été trouvée «à ce stade, ni sur lui, ni sur place».
«Selon les premiers éléments, il s’agit d’un homme né en 1963 en Iran», a poursuivi le parquet, ajoutant qu’il était sorti «de lui-même» du consulat et qu’il «aurait proféré des menaces de passage à l’acte violent». Le suspect a été placé en garde à vue. L’enquête est ouverte pour «menace de mort matérialisée par le port d’un gilet factice représentant des explosifs». Les investigations, confiées au 1er district de police judiciaire, ont pour «objectif de vérifier si les éléments constitutifs de l’infraction sont caractérisés et de comprendre l’intention qui animait le suspect», selon le parquet.
Tentative d’incendie
Sollicité le parquet a confirmé que cet homme avait été jugé par le tribunal correctionnel de Paris en comparution immédiate en octobre 2023 pour avoir mis le feu à des pneus devant la grille de l’ambassade d’Iran le 9 septembre, acte qu’il avait revendiqué en protestation contre le régime iranien. Il avait été condamné à huit mois d’emprisonnement assortis du sursis probatoire et interdiction de paraître dans le XVIe arrondissement pendant deux ans, ainsi qu’une interdiction de port d’arme. Il avait fait appel. Selon une source proche du dossier, son procès en appel doit avoir lieu lundi après-midi à Paris.
En début d’après-midi, un périmètre de sécurité avait été mis en place tout autour du consulat, situé dans le XVIe arrondissement, près du Trocadéro. Le trafic sur les lignes de métro 9 et 6 desservant la station Trocadéro, la plus proche du consulat d’Iran, a été interrompu pour des raisons de sécurité avant de reprendre en milieu d’après-midi.
Le préfet de police de Paris Laurent Nuñez a mobilisé, outre la BRI, d’importantes forces de l’ordre, a constaté un journaliste de l’AFP sur place. Le préfet répondait à une «demande d’intervention» du consulat. Un peu après 15 heures, des hommes de la BRI, suréquipés, casques sur la tête et armes à la main, ont déposé leurs affaires dans un van banalisé avant de quitter les lieux. Après l’arrestation du suspect, le dispositif sécuritaire a été progressivement allégé. La France a relevé son dispositif Vigipirate en urgence attentat, son plus haut niveau, après l’attentat perpétré en mars à Moscou dans une salle de spectacle.
Mise à jour : ce vendredi 19 avril à 14 h 52, avec l’interpellation de l’individu puis à 15 h 50 avec la levée de doute concernant les explosifs puis à 18 h 55 avec davantage d’éléments.