Ils forment une foule compacte, à la tombée de la nuit, sur le parvis de l’Eglise de la Madeleine, dans le VIIIe arrondissement de Paris. Silencieux, avec leur vélo dans une main, leur casque dans l’autre, et le regard perdu, noyé de tristesse. Une tête à se demander comment on en est arrivé là, à cette tragédie survenue la veille, mardi : la mort de Paul Varry, cycliste de 27 ans, écrasé en pleine rue, délibérément selon les premiers éléments de l’enquête, par un automobiliste à la suite d’une altercation routière. Certains déposent à terre des fleurs, des bougies. Estelle, 42 ans, est de ceux-là. Elle a les yeux rouges et du mal à trouver ses mots. «Il y a beaucoup de monde, ce soir : les gens comprennent ce qui s’est passé, parce que des violences routières contre les cyclistes ont lieu tous les jours, murmure-t-elle. Là, on a atteint un niveau supplémentaire. C’est l’horreur.»
Le drame s’est produit à peine trois cents mètres plus loin, à l’angle du boulevard Malesherbes et de la rue Boissy-d’Anglas, peu avant 18 heures. Selon les informations révélées par le site Actu 17, l’automobiliste, un homme de 52 ans à bord d’un véhicule type SUV dans lequel se trouvait aussi sa fille de 17 ans, aurait coupé la route du jeune homme qui se déplaçait à vélo. Celui-ci s’en serait agacé, et aurait donné un coup su