La fumée s’est répandue au-dessus de Paris. Mardi 15 juillet, un incendie s’est déclaré en fin d’après-midi dans les étages d’un immeuble en construction du XIIe arrondissement de la capitale. La maire écologiste, Emmanuelle Pierre-Marie, qui s’est rendue sur place, a expliqué à Libé que c’est le Messager, un bâtiment de bureaux en chantier depuis septembre 2024 et dont la livraison était prévue fin 2025, qui a pris feu. Selon l’élue, les flammes sont parties du sixième étage sur les sept que compte l’immeuble. «Il fait partie du projet immobilier Les Messageries de la SNCF, a-t-elle détaillé. Le chantier s’étend sur 6 hectares dont 1 hectare de jardin. En tout, il y a huit bâtiments en construction, dont le Messager, le seul bâtiment à bureaux.»
«Il a été évacué et sécurisé, et il n’y a aucune victime sur le chantier», complète Emmanuelle Pierre-Marie. La maire relate également qu’un hôtel, tout comme plusieurs bâtiments à proximité, ont dû être vidés dans un «périmètre assez large». «Les pompiers ont besoin d’aller chercher beaucoup d’eau aux points d’accès qui se trouvent sur les rues adjacentes», rapportait l’élue mardi soir. Dans la nuit, vers 1 h 40 du matin, la brigade des sapeurs-pompiers de Paris (BSPP) a fait savoir au Parisien que l’incendie avait été éteint mais qu’il avait fragilisé l’immeuble en construction qui menace désormais de s’effondrer. Une quinzaine de pompiers doivent le surveiller toute la journée ce mercredi, avant que les architectes de la préfecture de police prennent le relais, explique le quotidien de la capitale.
«On ignore encore la cause de l’incendie»
Alors que les flammes rongeaient encore le bâtiment mardi soir, des attroupements se formaient à chaque intersection bloquée. Il y avait ces riverains qui racontaient avoir quitté leur logement en entendant des rumeurs de risque d’explosion et qui s’inquiétaient pour leurs fenêtres restées entrouvertes. Il y avait aussi ces joggeurs coupés dans leur élan qui, piqués par leur curiosité, restaient à regarder la fumée au loin, cet enfant qui mettait son maillot de foot devant sa bouche et se plaignait des odeurs mais ne manquait pas une miette du ballet des camions de pompiers et des policiers, ou encore ces équilibristes qui montaient sur tout ce qu’ils trouvaient, un abribus ou un vélo, pour prendre une meilleure photo.
Des employés des commerces évacués attendaient aussi de pouvoir récupérer leurs affaires pour pouvoir rentrer chez eux. Face à eux, un policier au «souffle coupé par la fumée» disait avoir une pensée pour les hommes du feu : «Les pauvres, ils ont bien profité hier [en référence au bal des pompiers, ndlr], ils en prennent plein la tronche aujourd’hui.» Un autre évaluait, pessimiste : «Je pense qu’on est là pour un bout de temps.» Il avait vu juste.
Le long des rubalises déployées par les forces de l’ordre, chacun y allait de sa théorie sur l’origine du feu. «Le chantier avait été inauguré il y a dix jours à peine, l’immeuble était tout en bois, soufflait une dame d’une cinquantaine d’années qui racontait être sortie du café dans lequel elle était en raison des odeurs de fumée. Il y avait 300 logements tout neufs, un mélange de privé et de logements sociaux. C’est déprimant. Je vous le dis : même si vous gagnez au loto, n’achetez rien qui soit en bois.» Un ouvrier de la SNCF imaginait, lui, que de la laine de verre eût pris feu à cause d’un compteur électrique. De son côté, la maire du XIIe coupait court : «On ignore encore la cause de l’incendie, nous n’en sommes pas encore là.»
Mise à jour le 16 juillet à 10 h 45 : le feu est éteint et l’immeuble menace de s’effondrer.