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Manifestation

A Paris, l’interdiction de la marche «nocturne féministe radicale» suspendue par la justice

Conflit israélo-palestiniendossier
Ce vendredi, le tribunal administratif a estimé que les risques de troubles à l’ordre public «ne sont pas suffisamment justifiés» pour interdire cette marche prévue samedi.
Lors de la manifestation féministe contre l'extrême droite et l'antisémitisme, à Paris, le 23 juin 2024. (Camille McOuat/Libération)
publié le 6 mars 2025 à 10h25
(mis à jour le 7 mars 2025 à 18h57)

L’interdiction d’une marche «nocturne féministe radicale», prévue samedi à Paris a été suspendue vendredi par le tribunal administratif, qui a estimé que «les risques de troubles à l’ordre public invoqués ne sont pas suffisamment justifiés». La veille, le préfet de police Laurent Nuñez avait interdit cette manifestation prévue entre la gare de l’Est et la place de l’Hôtel de Ville en raison de risques «à l’ordre public», selon un arrêté consulté mercredi par l’AFP.

Programmée pour rallier la gare de l’Est à la place de l’Hôtel de ville, cette marche visait à revendiquer «les droits et libertés menacés par un Etat fasciste et la montée de l’extrême droite», d’après les organisateurs. Selon cet arrêté, la décision a été prise car cette manifestation «est de nature à troubler l’ordre public», notamment en raison des appels à rejoindre la marche de la part de collectifs propalestiniens Samidoun et Urgence Palestine, qui veulent organiser un cortège «pour la libération de la Palestine de la mer au Jourdain».

«Il existe un risque sérieux que le message que les militants des collectifs Samidoun et Urgence Palestine entendent véhiculer conduise à heurter la communauté juive ainsi qu’à provoquer des débordements lors du rassemblement déclaré», développe l’arrêté. Selon la préfecture de police, «il existe un risque important que des propos appelant à la haine et à la discrimination soient prononcés».

Sur son compte Instagram, l’Assemblée générale féministe Paris-banlieue, à l’origine du rassemblement, affirme maintenir la manifestation en dépit de son interdiction. «Nous apportons tout notre soutien à Urgence Palestine et à Samidoun et dénonçons fermement toutes les tentatives d’intimidation exprimées à leur encontre. Le 7 mars, nous défilerons dans les rues de Paris avec ce slogan : Féministes radicales pour l’autodétermination totale des corps, des identités et des peuples», est-il écrit. «L’Assemblée féministe Paris-banlieue regroupe des collectifs et individu-es dont les modes d’actions sont multiples, mais notre ligne politique est claire, et c’est celle d’un féminisme anticapitaliste et antiraciste, développe l’association. Nous l’avons dit et nous le répétons : la Palestine est une cause féministe, et le sionisme incompatible avec toute forme d’émancipation.»

Une manifestation plus importante est prévue samedi 8 mars, à 14 heures, place de la République à Paris, à l’occasion de la journée internationale de lutte pour les droits des femmes, à l’appel de différents collectifs dont NousToutes. Le collectif d’extrême droite Némésis a annoncé son intention de rejoindre le cortège et invité des figures zemmouristes, dont l’eurodéputée Sarah Knafo, à en faire de même. Une démarche déjà mise en œuvre lors de la manifestation contre les violences faites aux femmes, le 23 novembre, et dénoncée unanimement par les associations féministes organisatrices.

Mise à jour : à 18 h 45, avec la suspension de l’interdiction de la marche par le tribunal administratif.