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Libération
Fait divers

Adolescent retrouvé mort dans les toilettes de son lycée à Reims : Nicole Belloubet réclame «la lumière»

Agé de 15 ans, le jeune homme a été découvert inanimé dans les toilettes d’un lycée professionnel privé. La cause de la mort est pour l’heure inconnue.
Le lycée Saint-Jean-Baptiste de la Salle (capture d'écran). (Capture d'écran Google street view)
publié le 10 avril 2024 à 11h58
(mis à jour le 10 avril 2024 à 17h05)

Un adolescent de 15 ans a été retrouvé mort mardi dans les toilettes du lycée privé Saint Jean-Baptiste-de-La-Salle à Reims, dans la Marne, selon des informations de France 3 Grand Est publiée ce mercredi 10 avril et que Libération a pu confirmer. Nicole Belloubet a réclamé «la lumière» sur son décès.

Cet élève est «mort dans les toilettes de l’internat» mais «aucune trace suspecte» n’a été retrouvée sur le corps et «la cause de la mort est inconnue», détaille auprès de Libé François Schneider, le procureur de la République de Reims. Le contexte de ce décès «n’est absolument pas clairement défini», a-t-il insisté.

Selon France 3, le jeune homme, qui s’appelait Batiste, avait intégré l’établissement en septembre 2023. Ce serait un camarade qui serait parti à sa recherche dans les toilettes. «Batiste était inconscient, en arrêt cardiaque. Les secours n’ont pas réussi à le réanimer», poursuit France 3. Retrouvé dans le coma, il est mort à 20 heures 15, selon une source policière. Selon le directeur de l’établissement, Didier Tilly, le jeune élève aurait fait «un malaise dans les toilettes», ajoutant qu’aucun cachet n’avait été retrouvé dans sa chambre. Une enquête en recherche des causes de la mort a été confiée à la police de Reims, a précisé le procureur. Une autopsie est prévue jeudi.

C’était «un jeune qui était en recherche» sur lui-même, «qui se questionnait comme beaucoup de jeunes de son âge», a expliqué Didier Tilly. «Il était d’ailleurs suivi par le service de la vie scolaire à propos de son projet professionnel mais aussi sur la question de ‘‘son mal-être’’ selon le directeur», ajoute France 3, qui évoque aussi de potentielles moqueries de la part d’autres élèves. Interrogé à ce sujet, le procureur assure qu’il est trop tôt, «au vu de l’avancement de l’enquête», pour dire si l’élève était victime de harcèlement.

Or, selon un élève de terminale de 18 ans, le jeune garçon aurait été «discriminé sur son orientation sexuelle» et s’en serait plaint à plusieurs reprises auprès de surveillants ainsi qu’à la vie scolaire.

Un élève «passionné d’audiovisuel»

Bénévole depuis la rentrée scolaire au sein d’une radio associative basée dans le lycée mais indépendante de l’établissement, il «venait chez nous prendre un peu de liberté», selon James Jouffroy, responsable de la station. «Passionné d’audiovisuel», il trouvait à la radio «un moyen de se libérer de sa timidité, de sa réserve», explique le responsable associatif, qui le voyait toujours souriant dans les couloirs du lycée, «toujours avec des amis».

Ce mercredi matin, le lycée, devant lequel un bouquet de roses blanches a été déposé, est resté ouvert. Une cellule psychologique a été mise en place en accord avec le diocèse. Sur X, la ministre de l’Education nationale Nicole Belloubet a réclamé que «la lumière» soit «faite sur cette tragédie», affirmant que l’école était «à nouveau en deuil».

Le président de la région Grand Est, Franck Leroy, a également réagi ce matin sur X, adressant ses «sincères condoléances» aux proches de l’adolescent et à «l’ensemble de la communauté éducative». «Un tel drame est bouleversant, et j’ai une pensée particulière pour sa famille et ses camarades de classe», a-t-il ajouté.

La thématique du harcèlement scolaire a été au cœur de l’actualité en 2023, après une série de cas dramatiques, dont le suicide de Lindsay, 13 ans, en mai dans le Pas-de-Calais, et celui de Nicolas, 15 ans, en septembre dans les Yvelines.

Mise à jour à 16 h 39 avec l’ajout de la réaction de Nicole Belloubet et des descriptions de Batiste.

Mise à jour à 14 h 50 avec l’ajout de citations du procureur.