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Justice

A Rouen, plusieurs tags antisémites découverts sur la synagogue, déjà incendiée en mai

Au moins quatre graffitis antisémites ont été découverts sur la synagogue de Rouen et la résidence du Rabbin, rapporte «Ici Normandie». Une plainte a été déposée et une enquête a été ouverte ce mardi 7 janvier.
La synagogue de Rouen avait été incendiée le 17 mai 2024. (Lou Benoist/AFP)
publié le 7 janvier 2025 à 11h20

Le parquet de Rouen a annoncé ce mardi 7 janvier dans l’après-midi l’ouverture d’une enquête après la découverte de quatre tags antisémites dans la préfecture de Seine-Maritime depuis le 29 décembre. Selon des photos relayées par Ici Normandie, des croix gammées et au moins une inscription «juifs pédophiles violeurs à gazer» ont été retrouvées sur les murs de la synagogue de la ville et sur la résidence du rabbin, à proximité du lieu de culte. Une plainte avait été déposée lundi contre X pour «provocation publique à la discrimination, à la haine ou à la violence raciale».

«Une enquête a été ouverte pour dégradation par inscription, signe ou dessin» et «provocation publique à la haine ou à la violence en raison de l’origine, l’ethnie, la nation, la race ou la religion», a expliqué à l’AFP Sébastien Gallois, le procureur de la République de Rouen.

Dans une publication X (ex-Twitter) ce mardi – jour de commémoration des attentats des 7 et 9 janvier 2015 – le maire socialiste de Rouen, Nicolas Mayer-Rossignol, «condamne avec la plus grande fermeté ces tags antisémites qui n’ont leur place ni à Rouen ni nulle part dans notre République».

Selon la présidente de l’association culturelle israélite de Rouen, Natacha Ben Haïm, «cela a commencé à l’occasion de la Fête des lumières, Hanoukka, le 29 décembre». Elle explique à nos confrères : «On s’est aperçus qu’il y avait un premier tag sur la synagogue, une croix gammée. Et ce lundi matin, une avocate de Rouen s’est aperçue qu’il y avait des nouveaux tags.» Natacha Ben Haïm a également signalé avoir porté plainte en décembre en raison de différentes menaces sur la synagogue.

Cette dernière est toujours fermée. En mai, un homme de 24 ans, de nationalité algérienne et en situation irrégulière, avait incendié la synagogue de Rouen, située en centre-ville. L’homme avait menacé d’un couteau un policier qui avait tiré et tué l’agresseur.

D’autres tags en banlieue parisienne

Invité sur RTL ce mardi matin, le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a signalé : «Nos compatriotes juifs représentent moins de 1 % de la population et pourtant, les agressions antireligieuses qui les concerne, c’est 57 %.» Il était interrogé sur la découverte de ces tags à Rouen et d’autres récentes inscriptions antisémites retrouvées en banlieue parisienne. Selon le ministre, on sait «peu de choses [de ces affaires] pour l’instant puisqu’elles sont très récentes, elles datent d’il y a quelques heures. Mais déjà, je peux vous dire que les forces de l’ordre sont sur quelques pistes et j’espère que la justice se montrera intraitable».

Lundi, «une trentaine» d’étoiles de David a été recensée, taguées à proximité de l’Hypercacher, à Vincennes et Saint-Mandé (Val-de-Marne). Une enquête a été ouverte pour «dégradation ou détérioration du bien d’autrui commise en raison de la race, l’ethnie, la nation ou la religion». Selon le parquet de Créteil, d’autres graffitis représentant des étoiles de David ont également été constatés dans la soirée de dimanche à Fontenay-sous-Bois (Val-de-Marne).

Mise à jour : à 16h50, avec l’ajout de l’ouverture d’une enquête par le parquet de Rouen.