«Prise d’otages dans une pharmacie à Saint-Etienne-du-Rouvray. Fusil Kalash par le preneur d’otages. 3 otages sont parvenus à fuir. BRI appelée pour intervenir. Pas plus d’info.» Il est exactement 17 h 45 quand la rédaction de Libération reçoit l’information de la part d’une source policière. Même s’il faut toujours prendre ce genre de message avec des pincettes, le cas pourrait s’avérer très lourd, surtout dans une ville qui a connu un attentat traumatisant le 26 juillet 2016 avec la décapitation dans une église du père Hamel. Branle-bas de combat, les questions fusent. Des sources sont appelées, plusieurs journalistes mobilisés, la tension monte.
Dix minutes plus tard, même source : «Prise d’otages : il s’agit d’un exercice d’une société de sécurité qui n’avait pas prévenu le voisinage. RAS.» L’affolement disparaît petit à petit, le sentiment de s’être emballé un peu vite prédomine, on se moque de nous-mêmes. Sauf que le quart d’heure perdu par les journalistes de Libé ne pèse pas grand-chose face aux 130 policiers, pompiers et soignants mobilisés à Saint-Etienne-du-Rouvray, en Seine-Maritime, pour absolument rien.
La boîte privée n’avait rien déclaré
Retour sur les événements. Vers 17 heures, deux témoins appellent la police après avoir vu un individu armé de ce qui semble être un fusil d’assaut s’introduire dans une zone d’ac