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Libération
A la barre

A son procès, le «citoyen souverain», conspirationniste qui refuse l’autorité de l’Etat, ne contracte toujours pas

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La vidéo avait fait le tour d’Internet : membre d’une mouvance complotiste, Pierre Legrand était jugé ce mardi 1er avril au tribunal judiciaire de Dunkerque, notamment pour son refus de se soumettre à un contrôle d’alcoolémie et pour violence sur gendarme. Il a écopé de cinq mois de prison avec sursis.
Capture d'écran d'une vidéo de Pierre Legrand. (Capture d'écran X)
par Stéphanie Maurice, correspondante à Lille
publié le 1er avril 2025 à 14h38

Chapeau bas. La présidente de la chambre correctionnelle, au tribunal judiciaire de Dunkerque, a su garder son calme, ce mardi 1er avril au matin. Face à elle, Pierre Legrand, 53 ans, «citoyen souverain» revendiqué est campé, solide sur ses convictions conspirationnistes. Il lui a d’emblée retourné ses questions : «Vous êtes magistrat du parquet ou du siège ?» «Du siège, je suis chargée de mener les débats», lui répond-elle, pédagogue. «Et là, c’est madame la procureure, pour la réquisition.» Voilà ce qu’il attendait. Comme un procureur est nommé par le ministère de la Justice, il déduit de sa présence que la séparation des pouvoirs, entre exécutif et législatif, n’est pas respectée : «J’invoque l’article 16 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789. Je récuse ce tribunal, et je vous récuse», affirme-t-il. La présidente prend une grande bouffée d’air. Cela ne fait même pas un quart d’heure que l’audience a débuté. Pierre Legrand est prévenu pour défaut d’assurance sur sa voiture, sans contrôle technique valide, pour avoir refusé les contrôles d’alcoolémie et de prise de stupéfiants, et pour violence sur un gendarme.

Il est tout de jean vêtu, coiffé d’un grand stetson noir, à la cow-boy, qu’il a laissé à la bonne garde de sa femme,