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A la barre

A Toulouse, deux automobilistes accusés d’avoir renversé une dizaine de cyclistes : «Sur le moment, c’était drôle»

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Deux jeunes hommes étaient jugés ce mercredi 31 janvier à Toulouse, accusés d’avoir renversé 12 cyclistes sur plusieurs mois. Ils ont été condamnés à deux ans de prison, dont un avec sursis.
Le palais de justice de Toulouse. (Patrick Batard/Hans Lucas.AFP)
publié le 1er février 2024 à 4h01

L’acte gratuit n’existe pas. Des psychanalystes se sont arraché les cheveux, des philosophes se sont trituré les méninges, mais non. Absolument rien ne sera jamais réellement immotivé. Dans la même veine, toutes choses inégales par ailleurs, l’expert psychiatre Daniel Zagury réfutait il y a peu dans Libération l’idée de «meurtre gratuit». «On se rassure en mettant en cause la cupidité, la passion, la luxure, le dépit amoureux… En collant une étiquette, on pense avoir compris, développait le spécialiste. En réalité on n’a rien compris car l’action criminelle est rarement motivée par une cause simpliste.»

Alors, qu’en est-il lorsque l’on aborde «des faits graves mais surtout […] d’une stupidité affligeante» ? Les mots manquent de nuance, ils sont ceux de Sterenn Hell, la procureure de la République de Toulouse. Ils semblent néanmoins particulièrement bien adaptés à la situation. Ils visent Enzo D., 23 ans, et Dowson S., 20 ans, jugés en comparution immédiate ce mercredi 31 janvier au palais de justice de Toulouse pour des fais de «violences aggravées». A l’audience, le terme «débile» reviendra dans toutes les bouches. A de multiples reprises.