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A la barre

A Tours, au procès d’un accident mortel du travail : «Il y a des centaines de morts qui pourraient être évitées chaque année»

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L’entreprise de couverture Quinet comparaissait ce mardi 9 avril pour homicide involontaire à Tours, deux ans après la mort de Benjamin Gadreau, tombé d’un toit à Chinon. Pour la mère de la victime, coprésidente de l’association Stop à la mort au travail, c’était aussi l’occasion d’alerter sur l’ampleur d’une hécatombe silencieuse.
Réparation d'un toit de tuiles sur un habitat collectif avec mise en place d'un échafaudage. (Gaël Kerbaol/Divergence)
publié le 9 avril 2024 à 21h03

«Benjamin était mon premier bébé. C’est lui qui m’a fait grandir en tant qu’adulte, découvrir la joie de la maternité, découvrir la vie. Mais il m’a aussi fait découvrir la mort : c’est le premier cadavre que j’ai vu.» A la barre du tribunal de Tours, en Indre-et-Loire, ce mardi 9 avril, Caroline Dilly porte un pull à capuche noir sur lequel est imprimé un portrait de son fils Benjamin Gadreau, mort le 28 février 2022, à l’âge de 23 ans, dans un accident du travail. L’entreprise de couverture Quinet, qui employait le jeune homme, comparaît pour homicide involontaire, sous le regard inquiet et vigilant d’un public venu nombreux, avec notamment la présence de plusieurs proches de victimes d’accidents du travail. Tous sont membres de la toute jeune association de familles de victimes Stop à la mort au travail, dont Caroline Dilly est la coprésidente.

«Les prescriptions réglementaires n’ont pas été respectées»

Le drame s’est produit sur le toit d’un immeuble de logements collectifs de trois étages à Chinon, en Indre-et-Loire. Ce jour-là, le jeune couvreur, en CDI depuis exactement un an, est chargé avec un collègue d’une opération de rénovation de gouttière et de changements d’ardoises. Les deux hommes travaillent à l’aide d’une nacelle, qui leur permet d’atteindre les zones d’intervention, et dont «il ne faut pas sortir», martè