Il y a trois ans, jour pour jour, la vie d’Yvette B., 92 ans, s’éteignait entre les quatre murs de la modeste chambre 420, au 4e étage de l’Ehpad Korian Les Amarantes, à Tours (Indre-et-Loire). Ce lundi 13 mai 2019, la petite dame chétive, 1,60 m pour 39 kilos, malade d’Alzheimer, dont «la tête est partie» au fil des ans, est retrouvée morte sur son lit dans cette unité sécurisée en accueillant une vingtaine. La bouche grande ouverte, «gavée» de madeleines, selon le directeur de l’enquête de police judiciaire, des miettes plein le cou et le haut de la poitrine. «C’était une quantité importante, la trachée était complètement obstruée. Des débris alimentaires ont été retrouvés jusque dans les bronches souches, c’est profond», indiquera le médecin légiste dans un exposé clairvoyant. Trois ans plus tard, jour pour jour, c’est l’existence d’Alain J., 63 ans, qui chavire devant la cour d’assises d’Indre-et-Loire.
Le gardien d’une résidence seniors, ex-pompier de Paris, était jugé pour l’assassinat de cette nonagénaire, laquelle n’était autre que la crédirentière de son viager depuis 1995, un pavillon de plain-pied à Montbazon, dans la périphérie sud de Tours. Défendu par Abed Bendjador père et fils, duo détonnant du barreau tourangeau, l’accusé encourait la réclusion criminelle à perpétuité. Après trois jours de débats menés tambour battant et marqués par un certain flou, la cour n’est pas parvenue à lever le voile sur les circonstances exactes de la mort d’Yve