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Justice

A69 : l’enquête sur un incendie visant des opposants élargie à des «violences en réunion»

Trois jours après l’incendie d’un campement d’opposants à l’A69, le parquet de Castres a élargi son enquête à des «violences en réunion». Les militants agressés dénoncent la présence de trois individus ayant tenté de les tuer.
Les opposants à l’autoroute ont déclaré que l’incendie avait été allumé dans la nuit de lundi 12 à mardi 13 août par trois agresseurs sur leur campement, installé sur un terrain privé à Saïx, dans le Tarn. (Ed Jones/AFP)
publié le 16 août 2024 à 21h01

L’enquête ouverte par le parquet de Castres à la suite d’un incendie déclenché sur un campement d’opposants à l’A69 dans le Tarn a été «élargie à des faits de violences en réunion», a affirmé ce vendredi 16 août la procureure de la République de Castres. Elle concernait à son ouverture, mercredi 14 août, des «faits de dégradation par incendie». Les opposants à l’autoroute ont déclaré que l’incendie avait été allumé dans la nuit de lundi 12 à mardi 13 août par trois agresseurs sur leur campement, installé sur un terrain privé à Saïx, dans le Tarn.

«Les deux personnes identifiées comme victimes ont été entendues par la brigade de recherches de Castres. En conséquence, l’enquête a été élargie à des faits de violences en réunion, outre les dégradations par incendie déjà visées», a souligné la procureure. Elle a également précisé que «l’utilisation d’une arme n’a pas été confirmée avec certitude, la victime concernée n’étant pas en mesure d’indiquer si l’agresseur principal était porteur d’un couteau». La seconde victime a, elle, déclaré que de l’essence avait été «projetée dans sa direction afin de la tenir à distance», même si, selon ses dires, elle n’en a reçu que quelques gouttes.

Les militants, qui expriment leur opposition à la future autoroute Toulouse-Castres et tentent de bloquer le chantier, avaient déclaré mercredi avoir «subi une tentative de meurtre et un incendie irresponsable». Dans un communiqué, ils dénonçaient également la destruction de leur matériel et d’une voiture.

La construction de l’autoroute A69 est entourée depuis avril 2023, par de nombreuses tensions, notamment des incendies d’engins de chantiers et des affrontements entre les opposants au projet et les forces de l’ordre. Ces chantiers sont soutenus par de nombreux élus locaux et régionaux au nom du désenclavement d’une partie du Tarn, mais d’autre part critiqués par écologistes et scientifiques, qui dénoncent la destruction de zones humides, de terres agricoles, d’arbres, d’écosystèmes et de nappes phréatiques.