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Libération
A l'ombre

Accompagné de ses deux agents de protection, Nicolas Sarkozy a passé sa première nuit en prison

Deux officiers de sécurité ont été installés dans une cellule voisine - dans le quartier d’isolement - de celle de l’ancien président lors de son incarcération à la prison de la Santé à Paris mardi 21 octobre.

L'intérieur de la prison de la Santé à Paris, le 12 avril 2019. (STEPHANE DE SAKUTIN/AFP)
Publié le 22/10/2025 à 7h34, mis à jour le 22/10/2025 à 17h03

Nicolas Sarkozy, qui vient de passer sa première nuit en détention après son incarcération à la prison de la Santé à Paris mardi 21 octobre dans la matinée, n’est pas seul. Deux officiers de sécurité accompagnent l’ancien président, et ont été installés dans une cellule voisine. Ces policiers du service de la protection (SDLP) seront 24 heures sur 24 avec lui, «tant que le besoin sera jugé utile», explique-t-on Place Beauvau.

Le ministre de l’Intérieur, Laurent Nuñez, a justifié ce mercredi matin cette mesure en raison «de son statut et des menaces qui pèsent» sur Nicolas Sarkozy. Plus exactement, son dispositif de protection – classique pour les anciens présidents – «a été maintenu en détention», a développé le lointain successeur du Neuilléen à Beauvau. «C’est une décision visant à assurer sa sécurité», a-t-il ajouté. Son entourage assume d’ailleurs ce choix «qui relève du ministre de l’Intérieur, en charge de la sécurité des hautes personnalités, en lien avec le garde des Sceaux. Cette situation inédite impose de prendre les mesures de sécurité adéquates, adaptées à la spécificité de la personnalité et du contexte».

Tout comme le transfert de l’ex-chef de l’Etat vers la prision de la Santé qui a « également été pris en charge par les forces de l’ordre dans un souci évident de sécurité, comme cela se fait habituellement pour éviter les rassemblements (journalistes, motocyclistes) autour du cortège, et empêcher les troubles ». Selon son avocat, Jean-Michel Darrois, l’administration pénitentiaire et le ministère de la Justice auraient jugé que le risque au sein de l’établissement parisien justifiait de lui affecter deux agents. «Il n’est pas question de prendre le moindre risque concernant la sécurité d’un ancien président», a expliqué une source proche du dossier à l’AFP.

Le placement à l’isolement pourtant censé être protecteur

L’entourage de Nicolas Sarkozy ne s’est guère montré plus loquace au sujet de la présence de ces deux agents à ses côtés : «L’évaluation de la menace relève de la compétence exclusive du ministère de l’Intérieur. Sur le sujet particulièrement sensible de la sécurité de l’ancien président de la République, vous comprendrez qu’on ne puisse rien dire de plus.»

L’ex-chef de l’Etat âgé de 70 ans est pourtant placé dans une cellule du quartier d’isolement de la Santé, afin d’assurer à la fois «la sécurité de M. Sarkozy et le bon ordre de l’établissement», avait expliqué avant l’incarcération sur RTL le directeur de l’administration pénitentiaire, Sébastien Cauwel. «L’objectif est qu’il ne croise jamais d’autres détenus, ni dans sa cellule, ni dans les salles d’activité, ni en cour de promenade, ni à l’occasion des parloirs», a dit le responsable.

La demande de mise en liberté examinée sous deux mois

L’ancien patron de l’UMP va rester à l’ombre pendant «un minimum de trois semaines ou d’un mois», a dit son avocat Christophe Ingrain devant les portes de la prison de la Santé mardi. La cour d’appel de Paris a deux mois pour statuer sur la demande de mise en liberté déposée après l’incarcération.

Le 25 septembre, le tribunal correctionnel de Paris avait condamné Nicolas Sarkozy à cinq ans de prison, reconnu coupable d’avoir sciemment laissé ses collaborateurs rencontrer à Tripoli un dignitaire du régime de Mouammar Kadhafi pour discuter d’un financement occulte de sa campagne présidentielle de 2007, alors qu’il était ministre de l’Intérieur. L’ex-Président a fait appel et un nouveau procès devrait être organisé avant l’été.

Mise à jour à 8 h 25, avec l’ajout des propos du ministre de l’Intérieur ; à 17 h 03 avec des déclarations du ministère de l’Intérieur.