Menu
Libération
Info Libé

Accusations d’agressions sexuelles : l’avocat de Victoria Abril annonce qu’elle va porter plainte pour diffamation contre Lucie Lucas

Violences sexuellesdossier
Lucie Lucas, qui joue au côté de l’actrice espagnole dans la série «Clem» sur TF1, a dénoncé mercredi 26 décembre les comportements de sa partenaire de scène, avant de nuancer ses propos. L’avocat de Victoria Abril annonce, lui, que sa cliente va porter plainte pour diffamation.
Victoria Abril et Lucie Lucas, à Paris le 10 avril 2013. (Bellak Rachid/ABACA)
publié le 29 décembre 2023 à 17h04
(mis à jour le 29 décembre 2023 à 17h28)

C’est une affaire collatérale au scandale Depardieu. Lucie Lucas, actrice de 37 ans interprétant le rôle-titre de la série TF1 Clem, a multiplié depuis mardi 26 décembre les déclarations pour dénoncer les conditions de vie sur les plateaux de cinéma, parlant de violences sexistes et sexuelles – en visant notamment Victoria Abril –, mais aussi de droit du travail non respecté, de respect et d’épuisement dans le milieu du cinéma.

Si Lucie Lucas a finalement nuancé ses propos à l’encontre de l’actrice espagnole, l’avocat de Victoria Abril annonce à Libération ce vendredi 29 décembre qu’il va porter plainte contre la jeune comédienne. «Les accusations portées sont graves, assène Me Stéphan Zitzermann. Nous allons donc porter plainte en diffamation afin de pouvoir nous expliquer devant la justice.» La plainte devrait être déposée dans le courant de la semaine prochaine.

Tout a commencé quand la jeune comédienne a réagi mardi à la publication Instagram de Charlotte Arnould, qui a porté plainte contre Gérard Depardieu pour des faits de viol, faits pour lesquels l’acteur est mis en examen. Dans l’espace commentaires du réseau social, Lucie Lucas écrit : «OK… donc moi ça fait 15 ans que je suis comédienne et que je protège une bonne partie de ces boomers dégénérés en ne disant pas en interview tout le mal qu’ils font aux autres sur un plateau de tournage… […] Combien de comportements inadmissibles ai-je tus ?» Avant d’interpeller directement sa partenaire de scène. «Hein Victoria… tu veux qu’on parle de tes nombreuses agressions y compris sexuelles envers tes partenaires ? A y réfléchir, je ne suis pas surprise que tu aies signé ce torchon… tu flippes toi aussi et à y réfléchir tu as bien raison.»

Rétropédalage

Deux jours plus tard, jeudi 28 décembre, l’actrice a clarifié ses propos au micro de France Info TV. «Les violences sexuelles dont je l’accuse n’ont pas été tournées contre moi, mais ce sont des choses dont j’ai été témoin, explique l’actrice. Ce n’est pas Victoria Abril que j’ai envie d’accuser. J’ai eu cette espèce de montée de sang. Je me suis peut-être permis ça, car c’est ma maman du cinéma et je me suis sentie profondément trahie et abandonnée», a-t-elle nuancé. Elle explique alors qu’elle vise d’avantage une omerta et une génération : celle de Gérard Depardieu, au sein de laquelle certains «se permettent de tyranniser des plateaux entiers et d’avoir des comportements que je ne trouve pas admissibles voire qui ne sont pas légaux».

Ce vendredi 29 décembre, une nouvelle interview était publiée sur le site du HuffPost, où l’actrice a témoigné de son vécu des plateaux de cinéma. Elle raconte comment un acteur l’a menacée de la violer, les humiliations récurrentes, ainsi que la fois où un réalisateur venait tambouriner à sa porte au milieu de la nuit. A propos de ses accusations contre Victoria Abril, elle nuance : «J’ai été menaçante, sans avoir l’intention de développer en ce qui concerne des actes non consentis, puisque je n’étais pas directement concernée et que je ne raconte pas les histoires des autres sans leur accord», avant d’ajouter que «même si je n’assume pas vraiment la forme avec laquelle j’ai exposé Victoria Abril, eh bien c’était juste». Des propos que Victoria Abril et son avocat estiment diffamatoires, et pour lesquelles ils porteront donc plainte.

Mise à jour : ajout ce vendredi 29 décembre à 17 h 25 de déclarations de Lucie Lucas.