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Faits divers

Adolescent tué à la machette dans l’Oise : trois lycéens mis en examen pour meurtre en bande organisée

Soupçonnés d’avoir tué un mineur de 17 ans à Nogent-sur-Oise mardi 20 mai, les trois suspects ont déclaré en garde à vue avoir pris des armes pour «faire pression», mais qu’ils n’étaient «pas animés d’une intention de tuer».
Agés de 16, 17 et 19 ans, les trois suspects ont reconnu en garde à vue leur implication, expliquant avoir agi en «représailles». (Capucine Veuillet/Hans Lucas.AFP)
publié le 22 mai 2025 à 21h56
(mis à jour le 23 mai 2025 à 6h47)

Trois lycéens soupçonnés d’avoir tué à la machette un mineur de 17 ans mardi à Nogent-sur-Oise ont été mis en examen pour «meurtre en bande organisée» et placés en détention provisoire dans la nuit du jeudi 22 au vendredi 23 mai, a annoncé le procureur de Senlis.

Agés de 16, 17 et 19 ans, les trois suspects, interpellés rapidement après les faits, ont reconnu en garde à vue leur «implication», expliquant avoir agi en «représailles», a ajouté le procureur Loïc Abrial durant une conférence de presse. Il s’agit de deux frères et un cousin, tous trois habitant dans l’agglomération de Creil (Oise) et inconnus jusqu’alors de la justice.

Les suspects ont notamment avancé qu’un membre de leur famille aurait subi des violences plusieurs semaines auparavant. «Ils ont dit avoir pris des armes pour pouvoir se défendre, et selon l’expression de l’un d’entre eux, faire pression», mais ont affirmé qu’ils n’étaient «pas animés d’une intention de tuer», a déclaré le magistrat.

«Banalisation» de la violence chez les jeunes en âge scolaire

D’après les images de vidéosurveillance, les trois agresseurs présumés étaient déjà présents près du magasin Lidl de Nogent-sur-Oise, dans leur véhicule plusieurs minutes avant l’arrivée de la victime, qui était en compagnie d’autres jeunes.

Selon ces images, après une empoignade entre les deux groupes de jeunes peu après 19 heures, le «meneur» de la bande des agresseurs, âgé de 17 ans, a frappé au cou la victime avec un «outil de type machette», a rapporté le procureur. Ce coup unique a tranché la carotide de la victime et provoqué son décès, a-t-il détaillé.

Les différentes perquisitions n’ont pas permis de retrouver pour l’instant l’arme du crime, tandis qu’un «outil de type démonte-pneus» et une matraque télescopique, visibles aussi sur les images de vidéosurveillance lors de l’attaque, ont été retrouvés par les enquêteurs dans le véhicule des trois suspects, a encore mentionné le procureur. Il a requis leur placement en détention provisoire.

Cette affaire «révèle l’usage d’une très grande violence pour un motif […] qui apparaît d’une gravité assez faible», a encore estimé le magistrat, évoquant une «banalisation» de la violence chez certains jeunes en âge scolaire.

La famille de la victime a appelé sur les réseaux sociaux à une marche blanche en sa mémoire vendredi 23 mai, à 18 heures, à Creil.

Mise à jour : ce vendredi 23 mai à 6 h 47, avec l’ajout de la mise en examen des trois lycéens dans la nuit.