Des «incohérences et variations», des éléments matériels en «contradiction flagrante» avec les déclarations du mis en cause, un tir de LBD effectué sans aucun danger autour et aux seules «fins de neutralisation d’un individu en fuite». En somme, un «tir intentionnel, engagé en violation des prescriptions légales». Dans un réquisitoire accablant rendu le 27 novembre et consulté par Libération, le parquet d’Evry demande la mise en accusation devant la cour criminelle de l’Essonne pour violences volontaires ayant entraîné une infirmité permanente, avec arme, de Yann T., un policier membre d’une brigade anticriminalité, mis en examen depuis près de quatre ans.
L’agent avait fait feu avec un fusil LBD sur Adnane Nassih, âgé de 19 ans à l’époque des faits, dans la soirée du 22 février 2020, à Brunoy dans l’Essonne. Le jeune homme avait été atteint au visage. Hospitalisé en service de neurochirurgie, il avait été opéré en urgence : plusieurs os de son visage étaient fracturés, une brèche menaçait son cerveau où de l’air s’était infiltré et son œil droit, éclaté, avait dû être énucléé.
Les images de la scène, captée par une vidéosurveillance de la ville, avaient fait voler en éclat la version avancée par le policier. Dans une plainte déposée contre la victime, le lendemain