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Justice

Affaire Adnane Nassih : le policier auteur du tir de LBD mis en accusation à la cour criminelle

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En février 2020, Yann T., un policier d’une brigade anticriminalité, avait éborgné l’homme âgé de 19 ans, à Brunoy, dans l’Essonne. A l’issue de l’enquête menée sur ces faits, le juge d’instruction a ordonné la tenue d’un procès criminel contre l’agent.
Sur les lieux du tir de LBD sur Adnane Nassih, au Brunoy (Essonne), le 31 mars 2021. (Stéphane Lagoutte/Myop pour Libération)
publié le 29 janvier 2025 à 10h50

Cinq ans après avoir éborgné Adnane Nassih, le policier Yann T. est mis en accusation devant la cour criminelle de l’Essonne. Dans son ordonnance, rendue le 23 janvier et consultée par Libération, le magistrat instructeur a estimé qu’il devait être jugé pour l’infraction de violences volontaires ayant entraîné une infirmité permanente, avec arme, pour laquelle il encourt quinze ans de prison.

L’agent membre de la brigade anticriminalité (BAC) avait fait feu avec un fusil LBD sur Adnane Nassih, âgé de 19 ans à l’époque des faits, dans la soirée du 22 février 2020, à Brunoy, dans l’Essonne. Le jeune homme avait été gravement atteint au visage. Hospitalisé en service de neurochirurgie, il avait été opéré en urgence : plusieurs os de son visage étaient fracturés, une brèche menaçait son cerveau où de l’air s’était infiltré et son œil droit, éclaté, avait dû être énucléé.

Des images captées par une caméra de vidéosurveillance de la ville avaient fait voler en éclats la version avancée par le policier. Dans une plainte déposée contre la victime, le lendemain du tir, Yann T. affirmait qu’Adnane Nassih avait «violemment lancé dans [sa] direction un objet». Cette vidéo – pièce maîtresse de l’instruction – permet d’observer que le jeune homme marche seul, d’un pas tranquille. Puis plusieurs policiers, cachés der