Lors du procès des viols de Mazan, Caroline Darian s’était qualifiée de «grande oubliée». «Tu mourras dans le mensonge ! Seul, seul dans le mensonge, Dominique Pelicot !» avait-elle lancé après qu’il a une nouvelle fois nié l’avoir violée. Invitée le 19 décembre de la BBC, Caroline Darian, 46 ans, avait redit sa conviction d’avoir elle aussi été victime de son père, après avoir vu des photos d’elle inconsciente, allongée sur un lit dans des sous-vêtements qu’elle ne reconnaît pas. D’après les informations de M6 et RTL, confirmées par son avocate, elle a décidé de porter plainte ce mercredi 5 mars à l’encontre de celui qu’elle n’appelle plus que par son nom, Dominique Pelicot. Un «message à toutes les victimes» pour dire «qu’il ne faut jamais lâcher», justifie-t-elle. La plainte, qu’elle précise avoir déposé mercredi, porte sur «l’administration de substances psychoactives» et sur des «abus sexuels» que son père «a certainement commis sur moi».

Les infractions dénoncées sont nombreuses : viol, tentative de viol, agression sexuelle par ascendant, administration d’une substance de nature à altérer le discernement afin de commettre un viol ou une agression sexuelle… Autrement dit par soumission chimique, le même procédé qu’il avait utilisé pendant des années contre sa mère, Gisèle Pelicot, des faits pour lesquels il purge déjà une peine de 20 ans de prison.

Certains éléments sont déjà connus des enquêteurs, ayant fait partie de la précédente procédure concernant sa mère, dans l’affaire dite des viols de Mazan. Notamment la découverte de photos dénudées de Caroline Darian, dans l’ordinateur de son père. «On voit bien qu’elle est endormie et qu’il y a des choses similaires à ce que sa mère à vécu», détaille son avocate auprès du groupe audiovisuel. Mais Dominique Pelicot n’a jamais été jugé pour ces faits, la plainte étant ainsi «tout à fait recevable» d’après la magistrate. En outre, la plainte a été déposée à Versailles, où habite Caroline Darian. Elle aurait reconnu son domicile sur une des photos, devenant le lieu présumé du crime.

«Je suis convaincue que j’ai été droguée pour être violée […] mais je n’ai aucune preuve. [Dominique Pelicot] a toujours nié, mais il a donné des versions différentes à chaque fois», avait regretté la quadragénaire sur la BBC. Depuis la révélation des agissements de son père contre sa mère, Caroline Darian se bat contre la soumission chimique, en sensibilisant contre ce phénomène qui n’a pas lieu uniquement en soirée avec du GHB, mais aussi dans le cercle intime et familial.

Mis à jour : à 15h25 avec la confirmation de la plainte et les déclarations de Caroline Darian.