Il n’y a pas d’âge pour partir en cavale. Soupçonné d’être le cerveau du vaste trafic d’antiquités qui secoue depuis plusieurs années le milieu de l’art, Serop Simonian, 83 ans, s’est volatilisé début janvier, provoquant stupeur et consternation au tribunal judiciaire de Paris. Mis en examen pour «escroquerie en bande organisée», «association de malfaiteurs» et «blanchiment en bande organisée», il est accusé d’avoir vendu des trésors égyptiens issus de pillages, notamment au Louvre Abou Dhabi et au Metropolitan de New York, pour plus de 50 millions d’euros.
Tout a commencé le 31 décembre par la décision d’un juge des libertés et de la détention de laisser sortir le marchand allemand après plus de quinze mois de détention provisoire à la prison de la Santé, à Paris. «La détention provisoire n’apparaît plus indispensable à la sérénité de l’information judiciaire», souligne alors le magistrat, qui précise que Simonian utilise un déambulateur pour se déplacer et conclut : «Compte tenu de son âge et de son état de santé, les risques de réitération ou de fuite sont à minorer.»
Dans sa demande de mise en liberté, son avocate, Chloé Arnoux, avait mis en avant les nombreux soucis de santé dont souffrirait le prévenu : problèmes intestinaux, arthrose aiguë, migraines violentes, dépressio