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Libération
Procès

Affaire du «violeur de Tinder» : Salim Berrada condamné en appel à vingt ans de prison

L’ex-photographe marocain a été reconnu coupable, ce jeudi 2 octobre à Créteil, de treize viols et quatre agressions sexuelles. La cour d’assises d’appel a prononcé contre lui la peine maximale, plus lourde qu’en première instance.

Le magistrat de Créteil a souligné «la gravité extrême des faits reprochés» et le «caractère sériel» de ces crimes. (Fred Dufour/AFP)
Publié le 02/10/2025 à 21h59

Les médias l’ont surnommé «le violeur de Tinder». En appel, ce jeudi 2 octobre à Créteil, Salim Berrada a été reconnu coupable d’avoir violé et agressé sexuellement, entre 2014 et 2016, dix-sept femmes rencontrées en ligne. Il a été condamné à la peine maximale de vingt ans de réclusion, contre dix-huit ans en première instance. Cet ex-photographe marocain attirait ses victimes chez lui via des messages sur les réseaux sociaux ou sur des sites de rencontre, prétextant une séance photo. Dans le détail, il a été reconnu coupable de treize viols et quatre agressions sexuelles.

Debout dans son box vitré, Salim Berrada est resté impassible à l’énoncé du verdict de la cour d’assises d’appel du Val-de-Marne. Selon le président Bertrand Grain, qui a lu le nom de toutes les plaignantes, la cour a été «convaincue de la soumission chimique» ou de «l’état de sidération» des victimes. Le magistrat a souligné «la gravité extrême des faits reprochés» et le «caractère sériel» de ces crimes. Il a dépeint un homme à la «personnalité inquiétante» et au «mode opératoire systématique pour attirer de jeunes femmes à son domicile», et a pointé son «absence de remise en cause», lui qui a tout nié, arguant que les relations avec ces femmes étaient consenties ou n’ont pas existé. Enfin, Bertrand Grain a rappelé le «traumatisme durable et élevé des victimes».

Des «merci !» dans la salle

La peine prononcée par le tribunal (la plus élevée qu’encourait le mis en cause) est assortie d’une obligation de quitter définitivement le territoire. Lorsque le président a déclaré l’audience terminée, des «merci !» se sont élevés du banc des parties civiles, qui sont tombées dans les bras les unes des autres, éclatant en sanglots pour certaines. Leurs avocates, qui ont qualifié leurs rencontres avec leurs clientes de «salutaires» au cours des treize jours d’audience, les ont également prises dans leurs bras. Au moment de quitter le box, l’une des plaignantes a interpellé Salim Berrada. «Tu avais tout pour toi. Tu es un gâchis. Tu as décidé de t’autodétruire et de détruire les autres», lui a-t-elle asséné.

Lors de son premier procès en 2024, la cour criminelle départementale de Paris l’avait reconnu coupable de douze viols et trois agressions sexuelles. Pour deux autres plaignantes, elle l’avait acquitté. Ce jeudi, l’accusé s’est exprimé une dernière fois avant que la cour ne se retire pour délibérer. «J’ai mélangé la photo, l’alcool, le sexe en pensant que c’était ça la séduction. J’ai presque industrialisé ça», a-t-il reconnu. Et d’ajouter, sans regarder les victimes, assises à quelques mètres de lui : «Je voudrais demander pardon à toutes les personnes à qui j’ai fait du mal».