Menu
Libération
Enquête

Affaire Grégory : à la recherche de «Corinne»

Article réservé aux abonnés
Affaire Grégory, une histoire françaisedossier
Depuis 1985, la justice traque sans relâche la mystérieuse expéditrice d’une lettre envoyée au juge Lambert, qui se présentait comme une collégienne et disait détenir un «lourd secret» sur l’affaire… De nouvelles analyses génétiques vont tenter de déterminer son identité.
Le juge Lambert, le 5 novembre 1984. (Jean-Claude Delmas/AFP)
publié le 16 février 2021 à 21h25

Au cœur de l’été 1985, en pleine tourmente judiciaire, un courrier rédigé sur une page de cahier à carreaux – que Libération a pu consulter – arrive sur le bureau du juge d’instruction d’alors, Jean-Michel Lambert, qui tente d’élucider l’assassinat de Grégory, 4 ans, retrouvé pieds et poings liés dans la Vologne. Son autrice, «Corinne», 16 ans, se présente comme «une amie de Murielle, la belle-sœur de Bernard», et dit écrire depuis chez sa marraine, dans le Lot. «Je ne peux plus garder pour moi ceux que je sais que Murielle m’a raconté [sic]», poursuit-elle d’une écriture enfantine, constellée de fautes d’orthographe. Avant de préciser : «Monsieur le juge, c’était bien Bernard le corbeau, il savait très bien imiter toutes les écritures et avait acheté de faux témoins.»

Torrent de courriers anonymes

Sur cinq pages elle confirme que, ce 16 octobre 1984, jour de la mort de l’enfant, Murielle Bolle «était bien dans la voiture avec son beau-frère, son neveu Sébastien et le petit Grégory». Bernard Laroche serait sorti quelques instants, puis revenu seul. «Si Muriel s’est rétractée [après avoir impliqué ce dernier face aux gendarmes, ndlr], c’est parce que ses parents lui ont fait peur», insiste-t-elle, déroulant l’histoire d’un homme «fou amoureux» de Christine Villemin, la mère de l’enfant, qui se serait