Au cœur de l’été 1985, en pleine tourmente judiciaire, un courrier rédigé sur une page de cahier à carreaux – que Libération a pu consulter – arrive sur le bureau du juge d’instruction d’alors, Jean-Michel Lambert, qui tente d’élucider l’assassinat de Grégory, 4 ans, retrouvé pieds et poings liés dans la Vologne. Son autrice, «Corinne», 16 ans, se présente comme «une amie de Murielle, la belle-sœur de Bernard», et dit écrire depuis chez sa marraine, dans le Lot. «Je ne peux plus garder pour moi ceux que je sais que Murielle m’a raconté [sic]», poursuit-elle d’une écriture enfantine, constellée de fautes d’orthographe. Avant de préciser : «Monsieur le juge, c’était bien Bernard le corbeau, il savait très bien imiter toutes les écritures et avait acheté de faux témoins.»
Torrent de courriers anonymes
Sur cinq pages elle confirme que, ce 16 octobre 1984, jour de la mort de l’enfant, Murielle Bolle «était bien dans la voiture avec son beau-frère, son neveu Sébastien et le petit Grégory». Bernard Laroche serait sorti quelques instants, puis revenu seul. «Si Muriel s’est rétractée [après avoir impliqué ce dernier face aux gendarmes, ndlr], c’est parce que ses parents lui ont fait peur», insiste-t-elle, déroulant l’histoire d’un homme «fou amoureux» de Christine Villemin, la mère de l’enfant, qui se serait