Une fois encore, les experts vont se pencher sur les scellés aux étiquettes surannées, ces sachets cachetés qui contiennent les vestiges d’un des plus grands mystères criminels. Dans une décision du 27 janvier, la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Dijon a donné son feu vert à de nouvelles analyses ADN dans l’«affaire Grégory». Depuis l’assassinat du petit garçon en 1984, le temps semble autant un poison qu’un allié et, à intervalles réguliers, renaît l’espoir que la science stoppe la déroute judiciaire. «Les nouvelles expertises vont se porter sur neuf profils ADN inconnus qui ont été isolés, explique à Libération Me Marie-Christine Chastant-Morand, avocate des parties civiles, Christine et Jean-Marie Villemin. Ils peuvent appartenir à un auteur ou un complice car nous sommes dans la thèse d’un acte collectif.»
Puisque les langues ne se sont jamais déliées, peut-être les cellules parleront-elles ? A l’époque du crime, Alec Jeffreys, un professeur britannique, commençait seulement à mettre au point la recherche d’empreintes génétiques qui fut utilisée pour la première fois dans une affaire outre-Manche, en 1985. Trente-six ans plus tard, la justice s’apprête à recourir à des méthodes de pointe pour traquer ces neuf traces : l’ADN de parentèle (afin de relier un profil à un autre issu de la même famille et figurant potentiellement dans le Fnaeg, le Fichier national automatisé des empreintes génétiques) et le portrait-robot morphologique (qui pe