Beaucoup ont dû tomber de leur chaise, mercredi 11 octobre, en découvrant les gros titres ou en voyant jaillir l’alerte sur leur téléphone : «Affaire Grégory : l’un des “corbeaux” de l’énigme identifié par son ADN», révélait Marianne. Pour autant, point de dénouement de l’une des plus grandes affaires criminelles du XXe siècle, simplement une «fausse piste». Le volatile enfin démasqué par la science n’est qu’un copycat, une anonyme qui, emportée par le torrent médiatique de l’époque, a pris la plume pour ajouter son tribut aux lettres de menaces frappant la famille Villemin. «Nous le savons depuis environ deux ans, le résultat de cette expertise génétique n’est pas récent…» rappelle Me Marie-Christine Chastant Morand, avocate de Jean-Marie et Christine Villemin, les parents de Grégory. Néanmoins, au-delà de la désillusion finale, la saga de ce courrier reste passionnante tant il a donné de fil à retordre aux enquêteurs et son élucidation accompagne les progrès de la science. A partir d’éléments inédits du dossier, Libération retrace son histoire.
«Voilà ma vengeance»
Tout commence en juillet 1985, neuf mois après que le petit garçon de 4 ans a été repêché dans les eaux glacées de la Vologne, les pieds et poings liés. L’instruction est en pleine débâcle : Jean-Marie Villem