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Justice

Affaire Jubillar : la cour d’assises ordonne l’audition d’une ex-compagne de Cédric Jubillar, à qui il aurait avoué le meurtre de son épouse

Le procureur de la cour d’appel de Toulouse a annoncé ce lundi 21 juillet l’audition à venir d’une femme de 31 ans qui a fréquenté le peintre-plaquiste alors qu’il était en détention. Ce dernier lui aurait raconté avoir étranglé son épouse en décembre 2020.
Devant la maison de Delphine Jubillar lors d'une marche blanche organisée le 19 décembre 2021, un an après sa disparition. (Fred Scheiber/AFP)
publié le 21 juillet 2025 à 14h25

De nouvelles investigations à deux mois du procès. La présidente de la cour d’assises du Tarn a ordonné ce lundi 21 juillet l’audition d’une ex-compagne de Cédric Jubillar, a annoncé le procureur général de la cour d’appel de Toulouse, confirmant une information du Parisien.

Il y a une dizaine de jours, cette femme de 31 ans avait fait savoir à plusieurs médias que Cédric Jubillar lui avait avoué le meurtre de son épouse, Delphine, disparue depuis fin 2020, alors même que ce peintre-plaquiste avait toujours lié toute implication. «Ma cliente souhaite que sa parole soit écoutée par la justice», avait alors demandé son avocat, Me Alogo De Obono, expliquant que sa cliente a entretenu une relation avec Cédric Jubillar après la disparition de son épouse, avant de prendre ses distances avec lui autour du milieu du mois de juin dernier, «après que M. Jubillar lui a fait ces révélations».

Aux échanges épistolaires des débuts ont succédé des rencontres au parloir de la maison d’arrêt de Seysses, près de Toulouse, où l’homme de 37 ans est incarcéré depuis sa mise à examen en juin 2021. C’est au cours de ces échanges que Cédric Jubillar aurait fait des révélations, indiquant avoir étranglé son épouse sur le canapé de leur domicile, selon l’avocat. L’accusé lui aurait également raconté avoir transporté le corps et l’avoir brûlé, «mais à aucun moment elle n’a indiqué de lieu, car elle ne le sait pas», selon Me Alogo De Obono.

Procédure exceptionnelle

L’instruction de ce dossier étant close comme le procès doit se tenir à partir du 22 septembre à Albi, seule la présidente de la cour d’assises avait «compétence, en vertu de son pouvoir discrétionnaire, pour ordonner toutes nouvelles investigations et auditions», expliquait alors le procureur général de Toulouse, Nicolas Jacquet, dans un communiqué. Ce qu’elle a donc fait ce lundi en demandant à la section de gendarmerie de Toulouse de conduire cette audition avant le 31 juillet.

Selon le code de procédure pénale, l’audition de la jeune femme pouvait intervenir à tout moment, en amont du procès ou au cours de l’audience. La défense de Cédric Jubillar souhaitait qu’elle ait lieu au plus vite. «Il est urgent d’investiguer par rapport à ce que déclare cette femme. […] Il est hors de question qu’on arrive à un procès avec une dame qui vient raconter n’importe quoi, sans qu’il puisse y avoir de vérification», avait déclaré il y a dix jours Emmanuelle Franck, l’une des trois avocats de l’accusé.

Ce nouveau témoignage est, selon elle, «la confirmation que c’est un dossier vide». «Plus un dossier est lacunaire et plus vous avez la place à ce genre de témoignage», estime-t-elle, tandis que son confrère de la défense, Jean-Baptiste Alary, rappelle qu’à plusieurs reprises déjà, Cédric Jubillar aurait fait des confidences à des proches, sans que ces éléments ne viennent établir quoi que ce soit.

Dans cette affaire sans corps, ni aveux, ni témoin, ni scène de crime, Cédric Jubillar nie toute responsabilité et clame son innocence. Son procès à Albi doit durer environ un mois.