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Justice

Affaire Karachi : le parquet général refait le film de la campagne Balladur

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Karachi, une affaire d’Etatdossier
Trente ans après la campagne présidentielle du candidat de droite, aux origines présumées de l’attentat au Pakistan, le procès en appel du volet financier de l’affaire s’est achevé mercredi après des réquisitions plus clémentes qu’en première instance.
Edouard Balladur lors du procès à la Cour de justice de la République, à Paris en 2021. (Thomas Coex /AFP)
publié le 20 juin 2024 à 16h26

L’archéologie judiciaire a du bon et du moins bon. Près de trente ans après les faits, la cour d’appel de Paris s’est replongée dans les arcanes du financement de la campagne présidentielle d’Edouard Balladur en 1995, sur fond(s) de commissions baladeuses liées à des contrats d’armements. Après deux semaines d’audiences, elle rendra son arrêt le 21 janvier.

Les comptes de campagne du candidat avaient alors été validés par le Conseil constitutionnel, nonobstant un très suspect dépôt de 10 millions de francs (soit l’équivalent de 2,4 millions d’euros) en espèces, par billets de 500 – au prétexte non avoué qu’il aurait alors fallu aussi annuler ceux de Jacques Chirac, finalement élu (1). La vente prétendument mirifique de tee-shirts, premier alibi brandi, avait fait rigoler la Terre entière, tout comme l’utilisation de fonds secrets, démentie par les hauts fonctionnaires qui en avaient la charge. Reste l’hypothèse de rétrocommissions occultes, la France ayant été très active sur la vente d’armes durant la deuxième cohabitation : sous-marins au Pakistan, frégates en Arabie Saoudite…

Destin plus clément devant la Cour de justice de la République

Ce n’est qu’en 2002 que l’affaire refera surface, après l’attentat de Karachi qui fera quatorze morts, dont onze employés français de la Direction des constructions navales (DCN). Trois jours après la réélection de Jacques Chirac, lequel avait suspendu le versement des commissions dès sa première accession à l’Elysée, suspectant un financement de la balladurie… Le volet terroriste est pénalement au poi