Il préférait qu’on l’appelle «papa poule» plutôt que «papy braqueur». Didier Dubreucq, l’un des huit hommes condamnés fin mai par la cour d’assises de Paris pour sa participation au spectaculaire braquage de Kim Kardashian en 2016, est mort ce jeudi matin. A 69 ans, il suivait une chimiothérapie en marge du procès pour un cancer du poumon, et avait dû être hospitalisé les derniers jours d’audience. Dubreucq avait appris le diagnostic alors qu’il était en détention provisoire. «Malheureusement je me suis remis à fumer. Et celui-ci est plus violent», avait-il lâché pendant son interrogatoire dit «de personnalité». Il n’avait pas pu assister au verdict rendu le 23 mai.
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Carrure d’ancien boxeur, crâne rasé, barbichette grise, celui qui était surnommé «Yeux bleus» par les policiers à cause de son regard clair si particulier a toujours nié être le deuxième homme monté dans la chambre d’hôtel parisienne de Kim Kardashian la nuit du 2 au 3 octobre 2016 pour lui dérober 9 millions d’euros de bijoux, jamais retrouvés depuis, dont la fameuse bague à 3,5 millions que la reine des influenceuses américaine affichait sur les réseaux sociaux. «Y a erreur sur la personne. Contrairement aux apparences de ce dossier, j’ai rien à voir», avait soutenu durant son interrogatoire, à l’aise et souriant, celui qui avait commencé sa carrière de «braqueur» dans les années 70 mais n’aimait pas le mot. «C’est comme voyou. Moi je suis un bon garçon. Voyou, ça veut dire mauvais garçon», avait bougonné le père de deux enfants adolescents qu’il avait eus sur le tard, à 50 ans passés. Il assurait en avoir fini avec les «grosses conneries» et autres vols à main armée qui peuplaient son casier judiciaire. Didier Dubreucq cumulait tout de même vingt-trois ans de prison au compteur.
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Au dernier jour du procès, plusieurs de ses comparses s’étaient tour à tour excusés auprès de la star, regrettant face à elle ces dix minutes durant lesquelles ils ont surgi dans la résidence hôtelière de luxe du VIIIe arrondissement où elle séjournait, avant de la laisser, pieds et poings liés, «certaine de mourir», sur le sol de la salle de bains – «Maintenant, tout a changé, expliquait-elle à l’audience. J’ai quatre gardes du corps pour dormir la nuit et me sentir en sécurité.» Dubreucq, lui, aura nié jusqu’au bout avoir participé à cette opération commando. Il avait été condamné à sept ans d’emprisonnement dont deux ans ferme, couverts par la détention provisoire. Aucun des dix accusés, dont deux ont été acquittés, n’est retourné en prison, la cour estimant notamment que l’état de santé et l’âge de la plupart d’entre eux interdisaient «éthiquement de les incarcérer». Kim Kardaschian avait pardonné lors de l’audience à ces vieux messieurs malades source de son trauma, et s’était dite «satisfaite» de ce verdict et de la clémence de la cour.