C’est l’ultime sous-volet de l’enquête labyrinthique sur le supposé financement libyen de la campagne 2007 de Nicolas Sarkozy. Ou comment la vente de plusieurs Airbus au régime de Muammar al-Kadhafi, au pouvoir plus de quarante ans jusqu’à sa chute en 2011, aurait donné lieu au versement de commissions baladeuses, sur fond de soupçons de corruption et d’intermédiations discrètes. Douze ans après les premières révélations de Mediapart et dix ans après l’ouverture d’une enquête judiciaire, les juges d’instruction Aude Buresi et Virginie Tilmont viennent de renvoyer treize personnes devant le tribunal, dont l’ex-chef de l’Etat et trois de ses anciens ministres. Mais aussi un personnage moins connu du grand public, Edouard Ullmo, ex-cadre dirigeant d’Airbus suspecté d’avoir versé des commissions indues en marge de la vente de douze avions à la Libye. Interpellé en mars 2022 dans un hôtel de Courchevel, le dernier mis en examen du dossier sera jugé pour «corruption d’agent public étranger», «association de malfaiteurs» et «blanchiment de corruption et de trafic d’influence». A travers son rôle présumé, ce volet apparaît d’autant plus détonnant qu’il met en lumière les pratiques longtemps en vogue au sein de l’avionneur et de sa maison mère EADS (aujourd’hui rebaptisée Airbus Group).
Financements libyens
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