Un nouveau volet judiciaire s’ouvre pour Dominique Pelicot. Après sa condamnation définitive mi-décembre par le tribunal judiciaire d’Avignon à 20 ans de réclusion criminelle pour avoir violé et fait violer en la sédatant son épouse, le voilà rattrapé par d’autres affaires plus anciennes. Aujourd’hui placé à l’isolement, il est convoqué jeudi 30 janvier pour être interrogé au pôle cold cases du tribunal judiciaire de Nanterre, selon BFM TV.
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Il s’agit d’un interrogatoire qui est fixé dans le cadre d’une instruction qui est en cours depuis octobre 2022 et pour laquelle il a déjà été entendu sur le fond en octobre 2023, a indiqué son conseil à des journalistes avant le début de cette audition. L’homme de 72 ans est mis en cause dans deux affaires de violences sexuelles dont un meurtre avec viol à Paris en 1991, qu’il nie, et une tentative de viol en Seine-et-Marne en 1999, qu’il reconnaît après avoir été confondu par son ADN. «C’est une reconnaissance très partielle», a cependant indiqué jeudi Me Béatrice Zavarro, l’avocate de Dominique Pelicot. Des dates bien antérieures au début officiel des viols sous soumission chimique commis pendant une décennie sur Gisèle Pelicot par lui-même et les dizaines d’inconnus qu’il invitait à leur domicile à son insu. Une parenthèse de 20 ans qui peut laisser craindre d’autres actes entre-temps. Lors de son procès devant la cour criminelle départementale du Vaucluse, à Avignon, de septembre à décembre, il avait donné quelques détails concernant ces deux affaires.
«C’est bien moi»
«Par rapport à (Marion, prénom d’emprunt de la victime de tentative de viol en 1999), c’est bien moi», avait-il reconnu mi-novembre lors de l’audience. Il avait été interrogé par plusieurs avocats de la défense sur ces faits annexes au procès dit des viols de Mazan pour appréhender davantage la personnalité du septuagénaire. «J’ai retiré son T-shirt, ses chaussures et son pantalon, (mais) je n’ai rien fait, cela m’a paniqué qu’elle se détache», s’était-il remémoré. En revanche, il a nié en bloc avoir eu un rôle dans le meurtre avec viol de Sophie Narme, agente immobilière tuée à Paris en 1991. «Je n’ai aucun rapport avec cette affaire», avait-il assuré, malgré les similitudes du mode opératoire : les deux victimes étaient de jeunes agentes immobilières, 23 ans chacune, à qui un homme a rendu visite sous un faux nom pour visiter un appartement.
Les deux femmes ont été également déshabillées par le bas de la même manière et une forte odeur d’éther avait été sentie sur la scène du crime pour Sophie Narme, substance utilisée pour agresser Marion en 1999. Contactée par l’AFP, Florence Rault, avocate des parties civiles des deux affaires non résolues, a indiqué qu’elle attendait l’issue de l’audition pour éventuellement s’exprimer.
Mise à jour jeudi 30 janvier : ajout de contexte.