Lauren en avait «ras-le-bol» de voir «tout le temps» le prénom Mila sur «[son] fil d’actualité». Enzo a écrit «ce qui [lui] passait par la tête». Adam, pris d’un «coup de sang», n’a pas «mesuré les conséquences de [ses] actes». Nawfel voulait juste «faire rigoler [ses] copains» avec son «jeu de mots» sur la peine de mort. Dix garçons et trois filles, âgés de 18 à 29 ans, étaient jugés lundi et mardi pour harcèlement moral en ligne, voire menace de mort ou d’un crime, devant la 10e chambre correctionnelle du tribunal de Paris. Deux journées d’audience très chargées durant lesquelles le tribunal s’est penché sur le fond de «l’affaire Mila», cette adolescente désormais tristement célèbre, victime d’un cyberharcèlement massif et inédit depuis sa publication sur Instagram, en janvier 2020, d’une critique véhémente de l’islam (1), en riposte à un garçon qui estimait son homosexualité «pas conforme aux préceptes» de cette religion.
Originaires de Fronton, Marseille ou Boulogne-Billancourt, les prévenus sont soupçonnés d’avoir participé à un raid numérique, en novembre, alors que Mila, de nouveau sous le feu des attaques, réitérait ses déclarations (2). Leur parole était «très attendue», de l’aveu même du président du tribunal, Michaël Humbert. Leurs visages juvéniles, leurs casiers ju