Une jeune femme à la robe verte et aux cheveux blond platine, escortée par deux gardes du corps qui ne la quittent jamais, débarque d’un pas affirmé ce 12 avril à l’entrée de la salle d’audience. C’est la troisième fois qu’elle foule les couloirs du tribunal correctionnel de Paris et s’installe sur les bancs de la partie civile. Toujours pour les mêmes faits : «harcèlement moral en ligne» et «menaces de mort». Traduction juridique de la vague de haine virtuelle qu’a subie Mila sur les réseaux sociaux après s’être livrée à une critique véhémente de l’islam dans une vidéo Instagram en janvier 2020. S’en est suivi un flot d’insultes et menaces en tous genres. Une centaine de milliers de messages qui abondent désormais par vagues. «Ça a été systématique, que je ferme mes réseaux sociaux ou non, même quand je publie du contenu artistique sans m’exprimer, regrette la jeune femme, tout juste majeure, à la barre. Mes détracteurs ne supportent pas le simple fait que je respire.»
Enquête
La justice s’attaque à son rythme à cet afflux virtuel, par poignées de prévenus. Au terme d’un retentissant procès en juin 2021, onze internautes avaient été condamnés à des peines allant jusqu’à six mois de prison