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Justice

Affaire Péchier : l’anesthésiste finalement mis en examen pour deux nouveaux cas d’empoisonnements

Déjà mis en examen pour 24 empoisonnements de patients, le médecin, qui clame son innocence, a été mis examen pour deux cas supplémentaires ce mercredi. Son avocat avait évoqué plus tôt dans la journée, et à tort, une mise en examen pour sept nouveaux cas.
Frédéric Pechier soupçonné d'empoisonnement et de meurtre à l'hôpital de Besançon, et sa sœur Julie Pechier arrivent au palais de justice de Besançon le 12 juin 2019. (Sébastien Bozon/AFP)
publié le 7 mars 2023 à 14h44
(mis à jour le 8 mars 2023 à 18h41)

Jusqu’où ce dossier hors-norme ira-t-il ? Jusqu’à ce mercredi matin, l’anesthésiste Frédéric Péchier était mis en examen pour 24 empoisonnements de patients. Auditionné ce mercredi à Besançon (Doubs), l’homme de 50 ans qui a toujours clamé son innocence a été mis en examen pour deux cas présumés supplémentaires.

Au total, le docteur «star» de la clinique Saint-Vincent de Besançon est soupçonné d’avoir empoisonné 26 personnes, dont 10 mortellement. Sa première mise en examen remonte à 2017 pour sept premiers cas. En mai 2019, il est mis en examen une deuxième fois pour 17 autres cas. Cette semaine, huit nouveaux cas d’empoisonnements étaient étudiés, qui auraient coûté la vie à quatre patients. Il a donc été mis en examen pour deux d’entre eux, dont un mortel, et placé en qualité de témoin assisté pour un troisième, a expliqué dans un point presse en fin d’après-midi Etienne Manteaux, le procureur de la République. Plus tôt dans la journée, l’un des avocats de Frédéric Péchier, Randall Schwerdorffer, parlait pourtant de sept mises en examen à l’issue d’une audition durant laquelle son client a gardé le silence.

Frédéric Péchier, 50 ans, est soupçonné d’avoir pollué les poches de perfusion de patients pour provoquer des arrêts cardiaques. Il aurait ainsi cherché à démontrer ses talents de réanimateur et à discréditer des collègues avec lesquels il était en conflit. Contraint par son contrôle judiciaire de vivre dans la Vienne, loin de ses enfants, il «a vécu comme un acharnement la dernière ordonnance de la juge qui lui interdit d’exercer la médecine alors qu’une précédente décision de justice ne lui interdisait que la pratique de l’anesthésie et de la réanimation», insiste Randall Schwerdorffer.

Libre sous contrôle judiciaire, il était attendu ce mercredi matin pour trois premiers jours d’auditions dans le bureau de la juge Marjolaine Poinsard, en charge de ce dossier d’instruction hors-norme ouvert en janvier 2017. Six autres journées d’auditions «récapitulatives» sont ensuite prévues courant mars afin d’aborder l’ensemble des cas, a ajouté le magistrat qui souhaite clore l’information judiciaire d’ici «à l’été 2023». Une date qui «va beaucoup dépendre évidemment de la défense» du médecin, en fonction des demandes d’expertises ou de contre-expertises qu’elles pourraient demander.

Mise à jour le 8 mars à 18 h 40 : la nouvelle mise en examen ne concerne que deux empoisonnements présumés, contrairement à ce qu’avait annoncé plus tôt l’avocat du docteur Péchier.