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Libération
Viols de Mazan

Affaire Pelicot : une inspection de la justice sur d’éventuels «dysfonctionnements» ordonnée par Darmanin

Procès des viols de Mazandossier
L’ADN prélevé en 2010 de celui qui a fait violer sa femme pendant dix ans avait fait l’objet de rapprochements dans deux autres affaires sans pour autant donner lieu à aucune exploitation. La mission doit rendre son rapport avant le 31 juillet.
Le ministre de la Justice, Gérald Darmanin, le 6 avril 2025 à Saint-Denis. (Tom Nicholson/Reuters)
publié le 2 mai 2025 à 12h57

Dominique Pelicot était passé sous les radars. Gérald Darmanin a demandé à l’Inspection générale de la justice (IGJ) d’établir pourquoi des investigations n’avaient pas été lancées en 2010 après l’identification de l’ADN de Dominique Pelicot dans une affaire de tentative de viol, selon une lettre de mission consultée ce vendredi 2 mai.

Cette mission, révélée par RTL et ordonnée mercredi par le garde des Sceaux à l’IGJ, doit notamment établir «la réalité ou non des dysfonctionnements allégués», apparus au moment du procès de Dominique Pelicot, qui s’est déroulé de septembre à décembre 2024 devant la cour criminelle du Vaucluse. Elle doit rendre son rapport d’ici au 31 juillet.

Rapprochement dans deux autres affaires

Dominique Pelicot a été condamné en décembre à 20 ans de réclusion criminelle pour avoir drogué sa femme, Gisèle Pelicot, afin de la violer et de la livrer à des dizaines d’inconnus à Mazan, entre 2011 et 2020.

Lors du procès, il était apparu qu’il avait été interpellé en 2010 dans un centre commercial en train de filmer sous les jupes des femmes. Son ADN avait alors été prélevé. Quelques mois plus tard, il avait «fait l’objet d’un rapprochement avec une trace + inconnue + prélevée dans une procédure antérieure, ouverte à la suite d’une tentative de viol commise à Villeparisis le 11 mai 1999», ainsi qu’avec une autre procédure, pour meurtre avec viol à Paris en 1991, rappelle la lettre de mission.

Or ces rapprochements n’ont alors donné lieu à aucune exploitation. Ce n’est qu’en janvier que Dominique Pelicot a été mis en examen dans ces deux affaires par une juge d’instruction du pôle «Cold Cases» de Nanterre. Il a reconnu la tentative de viol mais nie le meurtre à Paris.