Après dix-huit ans d’enfermement sous haute surveillance, le double meurtrier de Pau, Romain Dupuy, verra-t-il un jour autre chose que les portes closes de l’unité pour malades difficiles (UMD) de Cadillac-sur-Garonne (Gironde) ? C’est une audience rare et très attendue, qui se déroulera ce lundi 3 juillet devant le tribunal des conflits. Et viendra dénouer l’épineux imbroglio juridique dans lequel est pris l’homme de 39 ans, qui aspire à être pris en charge dans une unité psychiatrique ordinaire. Romain Dupuy avait 21 ans lorsqu’il a tué une aide-soignante et une infirmière, dans la nuit du 17 au 18 décembre 2004, à l’hôpital psychiatrique de Pau (Pyrénées-Atlantiques), où il avait déjà séjourné. L’émotion suscitée par la violence du crime – une des victimes ayant été décapitée – avait donné lieu à la naissance d’une loi.
Déclaré irresponsable pénalement en 2007, le jeune homme atteint de schizophrénie n’avait pas été jugé. Il avait en revanche été interné sous contrainte en «UMD», une unité hautement sécurisée, destinée à accueillir des patients dangereux pour autrui et eux-mêmes. Dix-huit ans plus tard, Romain Dupuy n’a plus rien d’un «malade difficile». Ce sont les médecins qui le disent. Depuis cinq ans et demi, sept commissions de suivi médical – dont la dernière date du 1er juin – se sont déclarées favorables à son hospitalisation complète dans un service de psychiatrie «classique». «N’importe quel autre patient aurait déjà été transféré. En 2021, 31 malades de l’UM